En direct
A suivre

Saint-Denis : l'église de Scientologie finalement autorisée à s'installer dans le quartier de la Plaine

C’est dans l’ancien siège de l’entreprise Panasonic à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) que l’église de Scientologie va très prochainement installer «un centre de formation». La justice vient en effet de lui donner raison, alors que la municipalité s'opposait au projet.

Via la société immobilière Building Investments Group, l’organisation avait acheté le bâtiment en 2017 pour y installer «un centre de formation», mais l’ancien maire PCF de la ville, Laurent Russier, s’était opposé à ce projet en prenant un arrêté municipal en septembre 2019, évoquant notamment des problèmes de sécurité et d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap.

«Un emplacement très stratégique»

«Un prétexte pour empêcher l'église de Scientologie de s'installer à cet endroit stratégique», avance Georges Fenech, l'ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui explique que l'emplacement choisi, dans le quartier de la Plaine, est en effet «très visible depuis l'autoroute et depuis les futurs Jeux Olympiques de 2024».

La justice a finalement donné raison à l'Eglise de Scientologie en appel, contestant la décision de l'ancien maire de Saint-Denis (93). La société immobilière avait déjà obtenu l'annulation de cet arrêté litigieux par le tribunal administratif de Montreuil, en octobre 2020. Une décision confirmée ce vendredi 16 décembre par la cour administrative d'appel de Paris.

Pour rappel, en France, la Scientologie est pourtant considérée comme un mouvement sectaire, depuis 1995, et ce, selon plusieurs rapports parlementaires. «Il faut se souvenir que l'église de Scientologie avait été condamnée en 2009 par le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie», abonde Georges Fenech, qui souligne qu'«on autorise pourtant» l'organisation «à avoir pignon sur rue».

Celui qui a été président de la Miviludes de 2008 à 2012 poursuit : «bientôt, avec les Jeux Olympiques, ils auront une vitrine exceptionnelle», grâce à «un immeuble flamboyant [...] de près de 7.000 mètres carrés». Aujourd'hui dirigée par le maire PS, Mathieu Hanotin, la ville de Saint-Denis (93) à trois mois pour réexaminer la demande d'autorisation de travaux. «Il y a de quoi s'en émouvoir», conclut Georges Fenech.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités