Qui sont les 208.000 personnes mises en cause chaque année pour des infractions liées aux stupéfiants ? Une étude du ministère de l'Intérieur, publiée ce 30 novembre, dévoile les principales caractéristiques des concernés.
L'étude se base sur les données recueillies par le «service statistique ministériel de la sécurité intérieure» entre 2016 et 2020. Dans le détail, chaque année en moyenne, 179.000 personnes sont impliquées dans des affaires de drogues. 44.000 sont mises en cause pour trafic, et 17.000 pour d'autres infractions relatives à la législation sur les stupéfiants (ILS).
une immense majorité d'hommes
Les consommateurs et trafiquants de drogue répertoriés par la gendarmerie sont en majorité des hommes. Entre 2016 et 2020, les femmes ne constituent que 9,1% des personnes mises en cause pour usage de stupéfiants. L'écart est encore plus flagrant pour le trafic : seuls 8,8% des mis en cause sont des femmes.
surtout des jeunes adultes
Les personnes mises en cause pour des infractions liées à la drogue sont plutôt jeunes : 74% d'entre eux ont moins de 30 ans. Les âges les plus représentés sont 19 et 20 ans. Cette pyramide des âges est assez différente de celles des autres délits et crimes. «Les mis en causes pour infractions relatives à la législation sur les stupéfiants (ILS) sont très concentrés autour de la tranche d'âge 18-25 ans, alors que les âges des mis en cause hors ILS (ndlr : vol ou agression par exemple) sont répartis de manière beaucoup plus homogène», décrit l'étude.
beaucoup de contrevenants français
L'écrasante majorité (90,1%) des personnes mises en cause en France pour usage de stupéfiants ont la nationalité française. Même phénomène concernant le trafic de stupéfiants : 85,6% des mis en cause entre 2016 et 2020 sont français. La nationalité algérienne est la plus représentée, ensuite, avec 2,2% des mis en cause pour trafic de drogues.
Entre 2016 et 2020, environ 34.000 personnes ont été condamnées pour usage de stupéfiants, le plus souvent à une amende (72% des condamnations). En ce qui concerne le trafic de stupéfiants, les peines sont beaucoup plus lourdes : 82% des 34.500 condamnations prononcées en moyenne chaque année sont de l'emprisonnement ferme ou avec du sursis. Ces chiffres sont relativement stables depuis quatre ans.