Dans son édito de ce 30 novembre, le journaliste Florian Tardif revient sur l'annonce de la candidature d'Éric Zemmour et revient sur le «faux suspense» qui a entouré, depuis la rentrée, celui qui se rêve président de la République.
Éric Zemmour qui se disait «maître du temps» à chaque fois qu’il était interrogé sur l’annonce de sa candidature a décidé de retourner son sablier. A l’image de ce message publié dans la soirée sur les réseaux sociaux. Ainsi, après avoir entretenu pendant des semaines un faux suspense, l’essayiste se prépare à revêtir les habits de candidat à la présidentielle. Un “message aux Français” sera diffusé à midi sur les réseaux sociaux afin d’annoncer officiellement sa candidature.
Il sera ensuite l’invité du 20H de TF1, point d’orgue de cette séquence. Une séquence qui doit, espère son entourage, lui permettre d’en clore une autre. Il faut dire que depuis plusieurs jours, Éric Zemmour traverse une zone de turbulences. A chacun de ces derniers déplacements, un comité d’accueil hostile l’attendait, à Londres, puis Genève, et dernièrement ce week-end à Marseille. Marseille annoncé comme un déplacement durant lequel l’essayiste devait aller au contact de la population… et qui a rapidement viré au fiasco.
Visiblement perdu dans les ruelles de la ville, Eric Zemmour a marché au pas de course entouré d’une nuée de journalistes et de policiers en civil, sous les insultes des habitants qu’il n’aura, au final, jamais pu rencontrer. Visite qui s’est conclue par un échange de doigts d’honneur avec une passante. Une séquence politique assez désastreuse, qu’Éric Zemmour compte bien oublier avec celle qui s’ouvre aujourd’hui.
Il tente d’allumer un contre-feu
Lorsqu’un incendie devient incontrôlable, les pompiers peuvent prendre la décision d’allumer en avant de ce dernier un contre-feu afin de créer un vide que le feu ne pourra franchir et qui arrêtera l'incendie. En communication politique, cela fonctionne exactement de la même manière. Lorsqu’une personnalité politique commet une ou des fautes.
Fautes largement commentées dans les médias, à tel point que la situation en devient incontrôlable; l’échange de doigts d’honneur entre Éric Zemmour et cette habitante de Marseille, par exemple; les équipes de la personnalité en question peuvent allumer un contre-feu. C’est-à-dire qu’une nouvelle annonce vient alimenter les médias. Annonce maîtrisée, cette fois-ci, par les équipes qui permettent à ces dernières de reprendre la main.
C’est exactement ce qu’essaye de faire actuellement les équipes d’Éric Zemmour. Ils tentent de mettre fin à un incendie qui a débuté avec l’épisode du Bataclan et qui depuis ne s’est pas arrêté et s’est même propagé, rendant de plus en plus compliqué chacun de ces déplacements.
Relancer la dynamique
C’est toute la question ! Si cette séquence n’est que l’annonce de sa candidature. Annonce qui n’est une surprise pour personne. Il est fort peu probable que cela suffise à relancer la machine. D’autant plus que l’actualité médiatique, avec le début du congrès du parti «Les Républicains», peut vite éclipser cette annonce.
Non, s’il veut retrouver une dynamique positive, il doit avec l’annonce de sa candidature dévoiler de premières propositions. Propositions qui doivent être fortes afin d’alimenter la machine médiatique, et que ce contre-feu, donc, permette réellement d’éteindre l’incendie. Après, il ne faut pas oublier que cette séquence n’est que la fin du commencement.
Et qu’à présent le plus dur commence pour Éric Zemmour. La présidentielle est un marathon éprouvant où tous les coups, ou presque, sont permis. Et ces adversaires ne l’épargneront pas.