Un mois après le décès d'Hubert Germain, à l'âge de 101 ans, la France a dit ce jeudi matin adieu au dernier des Compagnons de la Libération, dans le cadre des commémorations du 11-Novembre, au cours desquelles la nation a en outre rendu hommage aux soldats morts au Mali.
D'une certaine manière, l'engagement de la France lors de la Première et de la Seconde guerre mondiale s'est ainsi mêlé au combat actuel mené au Sahel.
Des soldats qui, quelles que soient les époques, ont tous pour point commun d'être des «chevaliers de la liberté, sans distinction possible, et des visages intemporels de la France», a salué le président de la République.
«Le dernier compagnon n’est plus et nous l’accompagnerons dans cette crypte où nous scellerons le dernier caveau. Mais ces 1.038 qui ont épousé la France d’un amour inconditionnel jusqu’au sacrifice, ne disparaissent pas pour autant (…) Ils inscrivent leur destin aux côtés de ceux qui ont porté l’esprit de résistance. L’amour d’une patrie libre, le refus des divisions pour l’honneur de la France», a affirmé Emmanuel Macron.
«Conformément à la volonté exprimée par le général de Gaulle, Hubert Germain rejoindra cet après-midi au Mont Valérien, ses frères de combat et avec eux, tout ceux qui se sont levés pour que vive la France. Les compagnons, alors, ne seront plus», a poursuivi le chef de l'Etat. «La France est transmission, elle vit, survit et surmonte ses épreuves parce que de génération en génération des femmes et des hommes se transmettent le flambeau de l’idéal», a-t-il insisté.
Ce jeudi après-midi, Hubert Germain sera inhumé au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seinte), principal lieu d’exécution des résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Le chef de l'Etat se rendra sur les lieux à 14h30, dix minutes avant l'arrivée du cercueil du dernier Compagnon de la Libération au son de la Marseillaise et du Chant des partisans.
La dépouille d'Hubert Germain entrera à 15h dans la crypte du mémorial de la France combattante. Emmanuel Macron se recueillera seul devant le cercueil, sur lequel il déposera une croix de Lorraine taillée dans le bois de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris, comme l'avait souhaité Hubert Germain.
Hubert Germain rejoindra ainsi seize autres combattants morts pour la France de 1939 à 1945. Il s'agit de 11 militaires (dont deux tirailleurs d'Afrique du Nord, deux tirailleurs d'Afrique noire et trois membres des Forces françaises libres) et de cinq résistants (dont un FFI du Vercors et un de la résistance indochinoise).