A la demande du président de la République, le sociologue Gérald Bronner va diriger une commission de lutte contre la désinformation et le complotisme, qui démarre ce mercredi 29 septembre à l’Elysée et qui devra rendre ses conclusions avant le terme de l’année.
Alors que les théories conspirationnistes et complotistes se multiplient sur les réseaux sociaux depuis au moins plusieurs mois, notamment avec la pandémie de Covid-19 ou le déploiement du réseau 5G en France, le gouvernement français entend lutter contre la désinformation.
Cette décision du chef d’Etat français intervient trois mois après la parution d’un sondage Ifop révélant que 67% des citoyens français émettent des doutes au sujet de la véracité des propos tenus par un média reconnu.
Un état des lieux conséquent
La «commission Bronner», qui se réunit dès ce mercredi, devra faire l’état des lieux des nombreuses problématiques liées au numérique et au crédit apporté à la parole donnée à un public large, réduisant de fait l’écho des spécialistes.
Pour cela, la commission va synthétiser l’ensemble des écrits en lien avec cette problématique, avant d’auditionner les différents acteurs du domaine, dont les représentants des réseaux sociaux dominants, au cœur de l’enquête du groupe d’experts.
«La manière dont est conçue la régulation par algorithmes a une influence directe sur la hiérarchie de l’information. Par exemple, on sait qu’un tweet négatif circule beaucoup plus vite qu’un tweet positif», a affirmé Gérald Bronner dans des propos rapportés par La Croix.
Une commission hétéroclite
Composée d’une quinzaine de membres, la commission regroupe des profils variés, avec le médecin Guy Vallancien, le directeur de Conspiracy Watch, Rudy Reichstadt et un membre du Conseil des sages de la laïcité, Iannis Roder.
Elle intègre aussi des chercheurs spécialisés dans des domaines comme les cultures numériques, avec Rahaf Harfoush, la jeunesse avec Anne Muxel et la géopolitique avec Frédérick Douzet.
Le groupe d’étude doit remettre un rapport à ce sujet fin décembre et faire des propositions concrètes, notamment dans le domaine de l’éducation.