Cinq ans après la mort d'Adama Traoré, une marche est prévue ce samedi à Persan (Val d'Oise). Un rassemblement en souvenir du jeune homme, décédé le 19 juillet 2016, peu après son arrestation au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes. Alors que ses proches continuent de dénoncer des violences policières, le point sur l'enquête.
Depuis cinq ans, expertises et contre-expertises se succèdent et se contredisent sur la réponse à la question centrale de ce dossier : à quoi est due la mort d’Adama Traoré ?
Seule certitude : le jeune homme de 24 ans est mort d'un syndrome asphyxique, mais ses causes restent pour l'instant inconnues.
En mai dernier, la dernière expertise demandée par les juges d'instructions a pour la première fois mis en cause la responsabilité des gendarmes lors de l'interpellation d'Adama Traoré.
Selon le rapport, le jeune homme est ainsi mort d’«un coup de chaleur» aggravé par les manœuvres d’immobilisation et de menottage des militaires.
Les gendarmes nient toute responsabilité
Avant cela, les rapports avaient pourtant toujours dédouané les gendarmes de toutes responsabilité en évoquant notamment les antécédents cardiaques et médicaux d'Adama Traoré.
Dans ce contexte, une question fondamentale se pose : quels gestes ont réalisé les gendarmes sur Adama Traoré avant sa mort, et pendant combien de temps ?
Placés sous le statut de témoins assistés pour non-assistance à personne en danger, les trois gendarmes concernés nient tout «plaquage ventral» et toute responsabilité dans la mort du jeune homme.
Persuadés du contraire, ses proches demandent, eux, un procès. Les juges d'instruction doivent se baser sur ces rapports d'expertises pour trancher.
Un complément d'expertise médicale ordonné
Dans ce contexte, les juges d'instruction ont justement ordonné, le 30 juin dernier, un complément d'expertise médicale aux quatre médecins belges qui, en janvier, avaient rendu un nouveau rapport, censé régler la bataille d'expertises contradictoires au coeur de ce dossier.
Cette information, divulguée ce samedi 19 juillet par l'AFP, s'explique par le fait que les enquêteurs ont recueilli de nouveaux témoignages et éléments médicaux. Ces derniers ont en effet pu interroger en mars un témoin direct, l'homme qui avait aidé Adama Traoré à s'échapper après une première interpellation.