La maire écologiste de Poitiers ne veut plus subventionner l'aérien. Elle a donc annoncé la suspension, d'ici à 2022, des 8.000 euros annuels versés à l'aéroclub du Poitou, installé sur l'aéroport de la ville. Une décision que l'association, forte de 500 adhérents, ne digère pas.
Elle déplore notamment de n'avoir été prévenue que deux semaines avant que la suspension ne soit votée en conseil municipal. Puisque la décision de Léonore Moncond'huy, la maire de la ville, est motivée par l'argument écologique, les membres de l'aéroclub précisent que parmi leurs 500 adhérents, la moitié seulement pilote un engin à moteur. Les autres pratiquent le planeur ou même le modélisme.
[Thread] Un échange en Conseil Municipal de #Poitiers suscite la polémique ?
Mon thread explicatif, pour un débat de fond. pic.twitter.com/21483QDqwL— Léonore Moncond'huy (@L_Moncondhuy) April 3, 2021
Pour Michel Bourriaud, instructeur, les propos de l'édile, qui estime que l'aérien « ne doit plus faire partie des rêves d'enfants », relèvent d'un «radicalisme écologique».
Lors du conseil municipal du 29 mars, Léonore Moncond'huy avait expliqué que l'argent public ne devait plus, selon elle, «financer les sports fondés sur la consommation de ressources épuisables». Elle ajoutait par ailleurs que la survie de l'aéroclub du Poitou n'était «pas menacée» par la suspension de cette subvention.
Un «buzz» politique
Tandis que l'opposition locale parle d'un manque de «concertation» et d'une décision «arbitraire», l'entourage de Léonore Moncond'huy déplore de son côté un «buzz» politique. La majorité estime que les nombreuses réactions suscitées par la phrase sur les rêves d'enfant ont éclipsé la volonté première de la mesure, à savoir «rééquilibrer» les subventions publiques, notamment en faveur des associations en grande difficulté à cause de la crise.
Les mots prononcés par la maire de Poitiers ce jour-là ont effectivement fait réagir jusqu'au sein du gouvernement : Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports et ancien pilote, les a notamment qualifiés d'«élucubrations autoritaires et moribondes».
Au coeur de cette polémique, les adhérents de l'aéroclub du Poitou ne décolèrent pas. Pour exprimer leur mécontentement, ils ont retiré tous les logos de la ville de Poitiers qui figuraient sur les avions de l'association et les ont renvoyés à la mairie.