Avec le printemps qui arrive, les Français sont nombreux à profiter du plein air et se rassemblent, parfois par centaines, dans les parcs ou aux bords des quais. Mais en ces temps de pandémie, ces balades à l'air libre sont-elles sans risque ?
Les scientifiques se divisent sur la question. Pour certains, comme l'épidémiologiste Martin Blachier, le risque d'être contaminé par le coronavirus en extérieur est très faible.
Concrètement, «la différence de risque est tellement importante entre l'intérieur et l'extérieur, que le fait d'être en extérieur constitue déjà une mesure barrière en tant que telle et même si on ne porte pas de masque», a-t-il estimé au micro de CNEWS.
En revanche, d'autres médecins, à l'image de François Bricaire, membre de l'Académie de médecine, sont plus prudents et estiment que le respect des gestes barrières et le port du masque doivent continuer d'être de mise à l'air libre.
Des contaminations en extérieur certes rares, mais pas inexistantes
Cette différence d'approche s'explique principalement par le fait que si les contaminations en extérieur sont rares, elles ne sont pas pour autant inexistantes.
Selon les dernières données, les contaminations en extérieur représentent en effet un peu moins de 10 % des cas avérés de coronavirus.
#France - Parisians gather along the River Seine that runs through the center of the capital Paris.
Thomas COEX #AFP pic.twitter.com/g1utAQegiw— AFP Photo (@AFPphoto) February 27, 2021
Une étude menée par l’université de Canterbury, en Angleterre, avait, elle, démontré que sur 25.000 cas de Covid-19 étudiés, seuls 6 % pouvaient provenir d'une contamination en extérieur.
En réalité, la question n'est peut-être pas tant de savoir si les rassemblements en extérieur sont propices aux contaminations - parce qu'ils le sont même si cela reste rare - mais plutôt de chercher à savoir dans quelles conditions ils le sont.
Limiter les facteurs de risque
Il est désormais établi que le fait de chanter, de parler fort, d'être dans un groupe où les gens sont serrés ou lorsqu'on partage un repas, sont des situations où les risques sont démultipliés. Dans ce genre de situation, les médecins conseillent donc de porter au minimum le masque et si possible un masque type FFP2.
Dans d'autres cas, à l'extérieur en petit comité et en se tenant chacun à au moins 1 mètre de distance par exemple, le risque est moins élevé. Et pratiquement nul si on utilise régulièrement du gel hydroalcoolique et, surtout, si on porte le masque qui, rappelons-le, est obligatoire dans l'espace public en extérieur dans de nombreuses régions.
En définitive, en extérieur comme en intérieur, plus on veillera à éliminer les facteurs de risque et moins le risque d'être contaminé sera élevé. Mais le risque zéro ne fait pas partie de la réalité.