La crise du coronavirus modifie les modes de vie des Parisiens, mais aussi, par ricochet, celle des rats. Privés de leurs sources de nourriture habituelles, certains rongeurs semblent modifier leurs habitudes et devenir plus visibles aux yeux d'habitants exaspérés.
Avec le froid, et privés de la nourriture des restaurants fermés ainsi que des poubelles vides, les rongeurs se rapprochent de plus en plus des habitations. Un phénomène auquel s'attaque depuis plusieurs mois la brigade citoyenne de dératisation du 17e arrondissement.
Interrogées, certaines entreprises de dératisation évoquent également des interventions en hausse de 30 %. Avec les confinements et le télétravail, «les gens sont davantage chez eux donc ils produisent plus de déchets», témoigne un employé. De quoi attirer les rongeurs.
La cité Python-Duvernois, dans le 20e arrondissement, est particulièrement touchée. Déjà, en octobre dernier, l'élue LFI de Paris Danielle Simonnet y dénonçait «un confinement avec les rats». Faute de rénovation des immeubles, «les rats ont envahi les pelouses, les locaux poubelles et sont même présents dans les couloirs aux étages. Les souris prospèrent dans les appartements avec les cafards et les punaises de lit», critique l'Insoumise.
“Rat” le bol à Python !
Retard du projet de renouvellement urbain et absence d'information, détérioration du cadre de vie, prolifération de rats et souris, abandon des pouvoirs publics... Les locataires du quartier Python-Duvernois en ont ras-le-bol, et s'organisent ! pic.twitter.com/G4vNkTur4M— Danielle Simonnet (@Simonnet2) October 21, 2020
Néanmoins, s'ils sont plus visibles, cela ne veut pas dire que les rats sont forcément plus nombreux à Paris en ce moment, selon les experts. Voire au contraire : «Les rongeurs s'autorégulent. S'il y a moins de nourriture, il y a moins de portées. Et s'il n'y a plus rien, ils se mangent entre eux», pointe Aude Lalis, chercheuse au Museum d'histoire naturelle, spécialiste du rat, citée par Le Parisien.
Dans tous les cas, il reste impossible d'estimer leur nombre dans les entrailles de la capitale. Le chiffre de six millions de ces rongeurs, souvent évoqué, n'a aucune justification scientifique.