Une nouvelle marche blanche a été organisée samedi 31 août en hommage à Steve Maia Caniço, à Treillières, au nord de Nantes, commune d’où le jeune homme mort le soir de la fête de la musique était originaire. Au moins 200 personnes se sont réunies sur les lieux.
«Je n'ai pas évoqué les circonstances de sa mort avec mes filles, je serais trop mal à l'aise», a expliqué Patrick, dont les enfants de 6 et 9 ans fréquentaient Steve au centre de loisirs de Treillières, un village de 9.000 habitants au nord de Nantes. «C'est inquiétant. Qu'est ce que je vais devoir leur dire quand elles vont commencer à vouloir sortir?», poursuit ce père de famille. «Je vais devoir leur dire maintenant: il faut faire attention quand il y a des policiers», redoute le quinquagénaire.
Le corps de Steve a été retrouvé fin juillet dans la Loire, plus d'un mois après une soirée techno à laquelle il participait sur un quai de l'île de Nantes et qui s'est terminée par une intervention policière controversée. Six enquêtes sont en cours, notamment pour déterminer les circonstances de sa mort. Lorsque l'année scolaire s'est achevée en juin dans l'école primaire où travaillait le jeune homme de 24 ans, parents et enfants avaient encore espoir de le revoir à la rentrée.
«Ma fille de six ans m'a dit 'il est monté au ciel', mais l'aînée qui était en CM2 l'année dernière ne veut pas trop en parler», a raconté Fatima Neto. «Il était super avec les enfants, mes filles l'aimaient beaucoup», a-t-elle souligné. Le cortège d'habitants, parents d'élèves et jeunes enfants habillés en blanc et portant des ballons de baudruches blancs a défilé dans les rues de Treillières où Steve travaillait et habitait. Ce rassemblement organisé par le collectif «Treillières en mémoire de Steve» s'est conclu par une minute de silence devant l'école.
Des collègues, des proches et des amis du jeune homme étaient également présents. Parmi eux, Morgane, qui était avec Steve le soir de la Fête de la musique. Elle a quitté le quai Wilson où se déroulait la soirée «un peu avant 4 heures du matin» et le début de l'intervention policière.
«Le deuil c'est très compliqué», a-t-elle raconté, se disant touchée par les témoignages de parents dont les enfants «pleurent le soir», «ne comprennent pas» et ont «peur de la police».