La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a effectué une visite impromptue aux urgences d'un hôpital parisien dans la nuit de mercredi à jeudi et recevra vendredi matin « la communauté des urgentistes » pour sortir de trois mois de crise, a-t-elle indiqué ce matin sur CNEWS.
La ministre s'est rendue, sans médias, au service d'accueil des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, où a commencé le 18 mars un mouvement de grève qui a essaimé depuis dans plusieurs dizaines d'hôpitaux à travers le pays.
Certains soignants l'y ont accueillie « un peu froidement », a-t-elle relevé, quand « d'autres avaient envie de parler de leur vie ». Le « moment d'échanges » a duré « une demi-heure ».
Agnès Buzyn avait tenté de désamorcer la crise des urgences, engorgées et sous tension, en promettant la semaine dernière une « stratégie d'ensemble » mêlant primes pour les personnels, crédits pour les travaux nécessaires dans les établissements et commande d'un rapport pour l'automne.
Les syndicats reçus mardi
Des représentants syndicaux avaient été reçus par le directeur adjoint de son cabinet mardi, jour de mobilisation dans la rue et du vote de la loi Santé au Sénat. Vendredi matin, c'est la ministre elle-même qui recevra « la communauté des urgentistes avec les paramédicaux, c'est-à-dire les infirmiers, les aides-soignants, et le collectif qui fait grève », a-t-elle précisé.
« Ils seront autour de la table, et l'idée c'est qu'on cherche ensemble des solutions pour améliorer le fonctionnement des urgences, parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui, elles sont totalement inadaptées aux besoins de la population », a-t-elle poursuivi.
Cette réunion doit aboutir à ce que la mission annoncée la semaine dernière, le collectif des urgences en grève et le Conseil national des urgences hospitalières regroupant tous les professionnels « me proposent d'ici l'été des mesures d'urgence », a développé la ministre. « Tout ce qui va m'être proposé je le mettrai en oeuvre (...), j'attends leurs propositions, j'attends de la créativité », a-t-elle ajouté.