Aux urgences, la crise dure depuis bientôt trois mois. Les infirmiers et les aides-soignants ont des revendications mais ne se sentent pas entendus par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Cette dernière va défendre aujourd'hui au Palais du Luxembourg son projet de loi «Ma santé 2022» censé mieux organiser le système de santé. Retour sur le début de cette crise.
Les urgentistes le répètent depuis bientôt trois mois : leurs services dans les hôpitaux français sont à bout de souffle. Infirmiers et aides-soignants évoquent la solitude et l’impuissance dans des services qui ont vu leur fréquentation doubler ces vingt dernières années. Pour sortir de l’asphyxie, ils portent depuis mi-mars trois revendications fortes : une hausse des salaires de 300€ net par mois, plus d’effectifs avec la création de 10.000 postes d’infirmiers et aides-soignants dans 550 hôpitaux en France et l’ouverture de lits en aval.
Contrainte de réagir après trois mois de crise, Agnès Buzyn a proposé une stratégie d’ensemble pour refonder le secteur. Elle souhaite mieux accompagner sur le plan financier les établissements qui font face à un surcroît d’activité et à un afflux exceptionnel. La ministre s'est également engagée à inciter les hôpitaux à utiliser plus souvent la prime de risque existante, de près de 100 euros bruts par mois, pour les personnels paramédicaux. Des annonces qui n’ont pour l’instant pas satisfait le personnel paramédical.