Le projet de loi sur la fonction publique a franchi une étape décisive avec sa présentation en Conseil des ministres mercredi, jour choisi pour des rassemblements contre une réforme rejetée par l'ensemble des syndicats de fonctionnaires.
Le gouvernement souhaite faire adopter le texte « avant l'été » pour une application « au 1er janvier 2020 », a précisé le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique Olivier Dussopt.
Défendu par le gouvernement comme une nécessité pour rendre la fonction publique « plus attractive et plus réactive » face aux « nouvelles attentes » des citoyens, le texte s'inscrit dans un objectif de suppression de 120 000 postes d'ici à 2022, sur 5,5 millions d'agents dans les trois versants (Etat, hospitalière, territoriale).
Un projet rejeté par les syndicats
Ce projet de loi est rejeté par les neuf syndicats (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC), qui dénoncent «un passage en force» et accusent le gouvernement de vouloir une fonction publique alignée sur les règles du secteur privé, au détriment du statut de fonctionnaire et de l'indépendance des agents à l'égard du pouvoir.
Des rassemblements étaient organisés mercredi, notamment devant les préfectures. A Paris, plusieurs centaines d'agents se sont rassemblés non-loin de l'Elysée pour dénoncer le projet de loi. Ils étaient 80 à Nantes et une quarantaine à Lille.