Les deux adolescents de 16 ans, qui comparaissaient depuis lundi 4 avril devant le tribunal pour enfants de Pontoise, ont été condamnés à dix ans de prison ce jeudi soir pour le meurtre d'Alisha, 14 ans, en mars 2021 à Argenteuil. Le parquet a fait appel ce vendredi.
Au terme de quatre jours de procès, le tribunal avait requalifié «d'assassinat» en «meurtre sur mineur de 15 ans», considérant «qu'il n'apparaissait pas d'éléments suffisamment caractérisés» prouvant la volonté «d'actes préparatoires» en vue de la mort de la jeune fille. Le président avait toutefois estimé que les deux prévenus ont eu «pleine conscience» et «ne pouvaient pas ignorer l'état manifeste de la victime», qui les a «suppliés».
Les adolescents avaient également été condamnés à verser 180.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral à la famille de la jeune victime.
Harcelée, frappée et jetée dans la Seine
Pour rappel, Alisha est morte noyée le 8 mars 2021, après avoir été violemment frappée par deux de ses camarades, qui la harcelaient depuis la diffusion sur Snapchat de photos d'elle en sous-vêtements quelques jours plus tôt.
Ce jour-là, Alisha avait retrouvé une fille de sa classe au pied des piliers du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations, avait décrit peu après les faits le procureur de Pontoise.
Quelques minutes plus tard, un garçon s'était approché de la victime et lui «aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les cheveux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol», avait détaillé le magistrat.
Cherchant à «faire disparaître les traces des violences qu’ils avaient commises», les deux mineurs accusés ont alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine.
Une vive émotion
L'affaire avait suscité une vive émotion dans tout le pays et remis en lumière le fléau du harcèlement sur les réseaux sociaux.
Quelques jours après ce drame, plus de 2.000 personnes avaient participé à une marche blanche pour rendre hommage à la jeune fille. Elle «était très sérieuse à l'école», «formidable, serviable» et se rêvait «expert-comptable», avait confié sa mère.