Il n'y a pas que les sabres lasers dans la vie, il y a aussi les épées à deux mains. La série «The Witcher» débarque ce vendredi 20 décembre sur la plateforme de streaming. Pour les fans, l'attente a été longue, et le résultat, quoique inégal, est savoureux. Trois raisons en particulier justifient un visionnage.
parce qu'on était en manque de dark fantasy
Soyons francs, depuis le 19 mai dernier et la fin de la saison 8 de Game of Thrones, les spectateurs étaient en manque de chevauchées au soleil couchant et d'amputations à l'épée. A ce niveau-là, The Witcher devrait les rassurer. Nous avons pu regarder les cinq premiers épisodes de la saison, sur huit, et l'ambiance moyen-âgeuse est au rendez-vous, avec une dose non-négligable de fantastique. Les créatures sont présentes en nombre, les magiciens fourbes aussi, tout comme les splendides héroïnes, qui peuplent la série de romans signée Andrzej Sapkowski. Quant à ceux qui connaissent bien le jeu vidéo, ils seront en terrain connu, avec une atmosphère mystérieuse et brumeuse à souhait. En revanche, pas d'aspect politique à proprement parler. Si les luttes intestines de GOT et les gueguerres entre familles étaient votre élément favori, vous serez très déçu.
PARCE QUE HENRY CAVILL ASSURE EN sorceleur rugueux
Pour la plupart des spectacteurs, Henry Cavill est l'incarnation de Superman, depuis Man of Steel, sorti en 2013. Un rôle qui ne lui a pas apporté que du positif. Clark Kent/Superman, c'est un peu le rôle maudit au cinéma (Demandez à Brandon Routh, dont la carrière a été sabrée en plein vol après Superman Returns, en 2006). Pour éviter ce syndrome, Cavill a multiplié les tentatives, ces dernières années, visant à casser l'image du beau brun au corps parfait. Et ses performances explosives dans Code Uncle et le dernier Mission Impossible ont été saluées. Cavill est capable de se montrer froid et sans concession, et il le prouve à nouveau dans The Witcher, auquel il ajoute une épaisseur physique indéniable. La détermination de Geralt de Riv lui va comme un gant. En revanche, il conserve un aspect héroïque parfois un peu trop présent au fil des épisodes. On aurait apprécié qu'il développe une face encore plus sombre, mais ça viendra peut-être avec des enjeux plus sérieux.
PARCE QUE C'EST VIOLENT ET (un peu) sexy
Les amateurs de The Witcher en jeu vidéo le savent. Geralt ne recule devant rien pour détruire les créatures les plus improbables. A l'épée, et à l'aide de pouvoirs magiques, il peut s'attaquer à des monstres gigantesques. Dans la série, cette capacité est très bien exploitée. Geralt est un maître escrimeur, d'une violence rare. Sa puissance lui permet de déchiqueter les corps et ses pouvoirs magiques lui donnent toujours un coup d'avance sur ses adversaires. Souvent, les humains qui se dressent sur son passage le regrettent amèrement, lors de combats magnifiquement chorégraphiés (mais à ne pas mettre sous tous les yeux).
Autre aspect phare - et crucial - pour les fans : la sensualité très présente dans la trame. Après un âpre combat, Geralt de Riv prend souvent des bains fumants, en compagnie de jeunes femmes très peu vêtues. Pas de surprise, après une phase d'introduction, son jeu de séduction avec la jeune sorcière Yennefer de Wenterberg est évidemment au coeur de cette première saison. Comment aurait-il pu en être autrement ? Mais il ne faut pas voir Geralt comme l'homme puissant qui tire les ficelles. L'arc narratif consacré à Yennefer va très vite prouver qu'elle est sans doute LE personnage qu'il ne faudra surtout pas sous-estimer. En revanche, la mise en scène des scènes les plus olé olé de cette saison 1 nous a laissé dubitatifs. L'esthétique un peu vaporeuse bascule assez vite dans le téléfilm de deuxième partie de soirée, et il faut espérer que les showrunners n'en ont pas abusé pour la suite. Dans ce contexte, le développement des autres personnages, tels la jeune princesse Ciri, ou encore le barde Jaskier, sera quoi qu'il en soit crucial pour assurer la continuité de la série.
Et avant de dire du mal de la version 2019, on vous conseille d'aller jeter un oeil à la série polonaise réalisée en 2002. Elle est... différente.
The Witcher, saison 1, 8 épisodes disponibles, en streaming sur Netflix et via myCANAL