Attendue par les automobilistes, la remise de 18 centimes à la pompe doit entrer en vigueur ce vendredi 1er avril, dans toute la France... ou presque. Certaines stations service ne seront en effet pas en mesure de l'appliquer dans l'immédiat, notamment les petites structures indépendantes, souvent situées à la campagne.
C'est le cas par exemple de la station d'Odile Geslin, installée en Saône-et-Loire, à Matour, village qui compte 1.100 habitants. Dans cet établissement, qui affiche un carburant 20 centimes plus cher qu'en grande surface, la fréquentation a chuté.
Ce vendredi, la pompiste ne pourra pas appliquer la remise de 18 centimes car elle doit d'abord écouler son stock, payé au prix fort.
En effet, tous les grossistes ne pratiquaient pas encore le prix réduit en début de semaine. Aussi, Odile Geslin espère pouvoir s'aligner vendredi prochain et, entretemps, compte expliquer sa situation aux clients «de la manière la plus directe possible».
Une aide pour les petites stations
Le gouvernement avait prévu cette situation. Sachant que les petites stations-service indépendantes ne renouvellent parfois leur cuve que tous les dix, voire vingt jours, une aide financière a été mise en place.
3.000 euros ont ainsi été proposés à Odile Geslin, qui a préféré refuser la somme. En réalité, il s'agit d'une avance de trésorerie qu'il lui faudrait rembourser ultérieurement et, à l'heure actuelle, elle n'a aucune visibilité sur son chiffre d'affaires pour les mois à venir.
Pour rappel, cette remise à la pompe avait été annoncée à la mi-mars par Jean Castex, face à la hausse des prix du carburant, qui ont récemment passé la barre des 2 euros. L'entrée en vigueur avait alors été fixée au 1er avril, et pour une durée de quatre mois. La remise doit varier de 15 à 18 centimes, selon le montant de la TVA appliquée dans les différents territoires français.
Les automobilistes de Métropole continentale verront ainsi le prix baissé de 18 centimes, ceux de Corse, où la TVA est moindre, de 17 centimes et ceux des Outre-mer de 15 centimes, en l'absence de TVA sur les produits pétroliers dans ces zones. Certains réseaux de distributeurs ajoutent en plus leur propres promotions à cette mesure gouvernementale, à laquelle l'exécutif consacre trois milliards d'euros.