La pluie aura encore eu le dernier mot. Pour le deuxième jour consécutif, les conditions météo ont joué, ce mardi, les trouble-fêtes et perturbé le programme de Roland-Garros, qui n’en avait pas franchement pas besoin.
Pas de journée blanche comme lundi - la première depuis seize ans -, mais seulement quelques coups de raquette joués en deux temps sous la bruine, qui ont permis à Novak Djokovic de prendre un léger avantage dans son 8e de finale contre Roberto Bautista Agut (3-6, 6-4, 4-1), et tout juste deux heures de jeu à se mettre sous la dent (2h01 précisément sur le court Central). Suffisant pour éviter d’avoir à rembourser une nouvelle fois leur billet aux spectateurs du Central, alors que les autres seront remboursés à hauteur de 50%. A croire que c’était fait exprès de la part des organisateurs pour ne pas avoir à faire une croix sur un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers d’euros.
De quoi s’attirer les foudres du public un brin mécontent, mais aussi des joueurs. Ou plutôt des joueuses. A commencer par Agnieszka Radwanska, éliminée par Tsevtana Pironkova (6-2, 3-6, 3-6) «Je suis en colère, on a joué sous la pluie. Ce n’est pas un tournoi à 10 000 dollars, c’est un Grand Chelem», s’est offusquée la tête de série n°2, qui menait facilement (6-2, 3-0) avant que le match soit interrompu dimanche soir et d’être contrainte de revenir sur le court ce mardi. Dans la même situation que la Polonaise, Simona Halep n’a pas été beaucoup plus tendre. «Pour moi, c’était impossible de jouer. Jouer un match de tennis pendant qu’il pleut, je crois que c’est un peu trop. Personne ne se soucie des joueurs», a-t-elle lâché. La polémique ne fait donc peut-être que commencer et elle pourrait rapidement prendre de l’ampleur.
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Cette nouvelle journée galère est également venue renforcer la nécessité d’un toit, devenue plus criante que jamais. D'autant que Roland-Garros demeure le seul tournoi du Grand Chelem à ne pas en être doté. «On ne peut plus continuer de la sorte pendant encore des années. Tout le monde se rend compte que c’est une absolue nécessité» a argué Guy Forget.
La finale décalée au lundi ?
Se pose également le problème du calendrier d’ici à la fin du tournoi prévu dimanche. Au regard du retard accumulé, il risque de devoir être sérieusement aménagé. «En cas d’extrême urgence, certains joueurs et joueuses seraient amenés à jouer deux jours de suite», a confié le directeur du tournoi. La possibilité de décaler la finale a également été avancée. «On a déjà vu des finales qui se sont jouées le lundi, avec toutes les complications que cela comporte. On l’a déjà fait, en cas de catastrophe, on pourrait l’imaginer à nouveau», a assuré Forget, qui essuie inexorablement les revers depuis le début de cette édition 2016.
Les ennuis avaient même commencé avant les forfaits de Roger Federer et Gaël Monfils, deux des chouchous du public. Ils s’étaient enchaînés avec un premier tour déjà bouleversé par cette pluie, qui n’est jamais tombée aussi abondamment pendant les Internationaux de France lors des dix dernières années, puis les abandons de Rafael Nadal, nonuple vainqueur du tournoi, et de Jo-Wilfried Tsonga, présenté comme la meilleure chance tricolore. Sans oublier le violent orage qui a provoqué une gigantesque panne électrique et empêché la retransmission des matchs dans le monde entier pendant de très longues minutes. Seul rayon de soleil au milieu de cette grisaille ambiante, la présence en quarts de finale de Richad Gasquet, dernier tricolore encore en lice, qui doit défier ce mercredi Andy Murray pour une place dans le dernier carré. Si la météo lui en laisse l’occasion…
Sur les courts principaux les matchs n'ayant pas débuté sont reportés à demain #RG16 pic.twitter.com/HJsMrZpzMz
— rolandgarrosFR (@rolandgarros_FR) 31 mai 2016