Le tennis masculin américain a connu une nouvelle déroute historique mercredi à l'US Open avec seulement trois joueurs qui ont survécu au premier tour.
Sur les douze joueurs américains engagés au premier tour, seuls John Isner (15e mondial), Sam Querrey (57e) et Tim Smyczek (90e) se sont imposés, du jamais-vu dans l'histoire de l'US Open et du tennis américain.
Et aucun, pas même le N.1 américain John Isner, tête de série N.13 du dernier tournoi du Grand Chelem de l'année, n'a de réelles chances de décrocher le titre, voire d'atteindre la seconde semaine.
Un comble pour le pays dont les joueurs ont, à travers les époques et sur toutes les surfaces, fait la loi sur le tennis masculin mondial, de Bill Tilden à Andy Roddick, en passant par Richard Sears, John McEnroe, Jimmy Connors, Pete Sampras, Andre Agassi, Jim Courier ou Michael Chang.
Avec 51 titres en Grand Chelem depuis le début de l'ère Open, dont 14 pour le seul Sampras, les Etats-Unis ont gagné deux fois plus de titres majeurs que leur premier poursuivant, la Suède (25).
Mais le dernier de ces 51 titres remonte à 2003 avec le succès d'Andy Roddick à l'US Open, autant dire une éternité.
Depuis, l'arbre Isner tente de cacher une forêt bien dépeuplée avec pour meilleur résultat son quart de finale à Flushing Meadows justement en 2011.
"Je ne crois pas que cette attente me mette trop de pression. Après tout, je n'ai jamais été présenté comme le futur N.1 mondial", s'est défendu Isner.
"J'essaie de ne pas faire attention à tous les commentaires négatifs à propos de l'état du tennis masculin", a-t-il assuré.
- Tiafoe l'espoir -
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"Par exemple, si je gagne, c'est parce j'ai un gros service et un bon coup droit, si je perds, c'est parce que j'ai atteint mes limites", a regretté le longiligne (2,08 m) et puissant serveur qui a remporté deux titres en 2014 (Atlanta, Auckland) pour porter son total à neuf depuis le début de sa carrière.
Régulièrement, le tennis américain croit avoir trouvé une nouvelle pépite: Donald Young, qui avait fait son entrée dans le top 100 mondial en 2007 à 18 ans, a longtemps été présenté comme un futur cador, mais il n'a pas confirmé et navigue autour de la 50e place.
Steve Johnson (51e mondial) et Jack Sock (55e) ont aussi suscité et suscite encore quelques espoirs, mais ils ont mordu la poussière dès le premier tour.
La dernière sensation en date s'appelle Francis Tiafoe, devenu à 15 ans en 2013 le plus jeune vainqueur de l'Orange Bowl, le championnat du monde junior.
Mais Tiafoe n'a pas passé le stade des qualifications pour son premier US Open.
Devenu capitaine de l'équipe des Etats-Unis de Coupe Davis, Courier, vainqueur de quatre titres majeurs au début des années 1990, ne se plaint pas du manque de talent, mais de l'incapacité à le faire briller au plus haut-niveau mondial.
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"La qualité est là, ce qui manque ce sont les joueurs qui arrivent à tirer le meilleur de leur potentiel", a-t-il diagnostiqué.
Même le tennis féminin n'est pas à l'abri d'un tel déclin: si Serena Williams, 32 ans, est l'incontestée N.1 mondiale, la relève tarde à se manifester malgré les promesses affichées par Sloane Stevens et Madison Keys.