La tâche était ardue. Choisi pour remplacer Jon Stewart à la présentation du 'Daily Show', Trevor Noah faisait ses premiers pas à la tête de l’émission satirique sur la chaîne Comedy Central, ce lundi 28 septembre.
Et comme il devait lui-même s’y attendre, la presse n’a pas manqué d’analyser sa prestation dans les moindres détails. Dans le monologue de début d’émission, Trevor Noah a réussi à marquer des points en plaisantant sur sa prise de fonction.
"C’est irréel. Elevé dans les rues poussiéreuses d’Afrique du sud, je n’aurais jamais imaginé avoir deux choses : des toilettes d’intérieur et un job comme présentateur du Daily Show" annonce-t-il, provoquant l’hilarité générale. "Maintenant, c'est le cas, et je suis confortable avec les deux" poursuit-il.
Il s’est également adressé aux téléspectateurs, assurant qu’être assis sur cette chaise devait être aussi étrange pour eux que cela ne l’était pour lui. Trevor Noah a salué Jon Stewart comme étant "une voix", "un refuge", et "notre père politique", avant d’ajouter : "C’est bizarre parce que papa est parti. Et il semblerait que la famille à un nouveau beau-père. Qui est noir. Ce qui n’est pas idéal". Il a également assuré vouloir travailler dur pour être à la hauteur de ce qu’a réussi à construire Jon Stewart, ce "vieil homme fou qui a confié son héritage à un parfait inconnu venu d’Afrique".
Pour The Hollywood Reporter, Trevor Noah n’a pas "cassé" la machine bien huilée qu’est le 'Daily Show'. Et qu’il n’a pas essayé non plus de le faire. Le site reconnaît que cet humoriste habitué de la scène s’est emparé de son nouveau rôle avec une certaine aisance, et reconnaît qu’il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le successeur de Jon Stewart.
Pour le site du Time, la promesse que l’émission serait différente avec Trevor Noah n’a été que partiellement tenue. Comme si le nouvel animateur savait qu’il ne pourrait échapper aux comparaisons, forcément négatives, avec son prédécesseur. Le Time critique toutefois certains traits d’humour jugés trop faciles (notamment sur Whitney Houston), et surtout son interview sans saveur de Kevin Hart. Il lui conseille de ne pas éloigner son attention de la politique internationale et de choisir des cibles plus difficiles à l’avenir que le pape ou Kevin Hart.
Pour le New York Post, Trevor Noah avait une lourde mission à remplir, à tel point que la question de savoir s’il est un homme courageux ou complètement fou se pose. Le journaliste regrette de ne pas avoir retrouvé cette attitude si particulière qu’adoptait Jon Stewart. Et prévient que Trevor Noah a une longue route devant lui avant d’égaler le maître.
Pour Variety, si succéder à Jon Stewart s’annonce très difficile, il est important de rester patient. Le site se demande comment l’âge du nouvel animateur – 31 ans – et ses origines vont influencer les sujets et les invités, mais qu’après avoir vu ce premier épisode, il semble que les réactions en chaîne sur ce point, ainsi que les innombrables commentaires sur ses débuts, frôlent l’absurde.
Pour USA Today, le 'Daily Show' appartiendra peut être un jour à Trevor Noah. Le journaliste parle de débuts peu spectaculaires, et qui ont été trop axé sur son nouveau statut d’animateur et sur le fait que la décision de lui confier les rênes du programme était inattendue. Mais le talent est là, l’équipe qui l’entoure est talentueuse (elle n’a pratiquement pas changé). Et qu’il ne s’agissait, après tout, que du premier numéro.