Killing Jesus a battu le record d’audience historique de la chaîne National Geographic Channel lors de sa diffusion aux États-Unis le 29 mars dernier. Découpé en deux parties, le téléfilm est à découvrir samedi 9 et dimanche 10 mai en France.
La vie de Jésus de Nazareth est largement connue à travers le monde. Plus de 2,2 milliards de personnes suivent ses enseignements et ses principes. Mais que sait-on vraiment du contexte politique et social de son époque, des tensions sous-jacentes qui ont conduit à son exécution ?
C’est ce que cherche à décrire "Killing Jesus", qui n’est autre que l’adaptation du best-seller de Bill O’Reilly, journaliste conservateur travaillant pour la célèbre chaîne Fox News, et de Martin Dugard.
Produite par Ridley Scott (via sa société de production Scott Free Productions, ndlr), le réalisateur du blockbuster Exodus: Gods and Kings, cette fiction ne comporte aucun effet spécial. Et très peu de miracles. L’objectif étant de montrer le plus fidèlement possible - selon la chaîne - le parcours d’un homme à la découverte de sa propre divinité. Tout cela en quelques heures seulement.
L’opportunité d’ouvrir un dialogue
Pour incarner Jésus à l’écran, la production a porté son choix sur un acteur libanais élevé au sein d’une famille de confession musulmane, Haaz Sleiman. Un choix qui pourrait surprendre certains. Sauf le comédien, qui y voit plutôt l’opportunité d’un partage et d’un dialogue. "Je suis né dans une famille de confession musulmane, et j’ai été choisi pour interpréter le rôle de Jésus. Pour moi, c’est l’exemple même qu’il est possible de créer des liens, de ne pas chercher la division, de ne pas rester bloquer sur ses positions" confie-t-il à DirectMatin.fr.
Quand on lui parle des critiques potentielles qui risquent de s’abattre sur la fiction, notamment sur la manière dont elle présente l’histoire de Jésus-Christ, Haaz Sleiman, sans se départir de son sourire, reste lucide. "Selon moi, à chaque fois qu’il est possible de créer le dialogue, le débat, c’est une bonne chose. Cela réveille les gens. ‘Tu n’es pas d’accord, très bien, alors discutons ensemble’. Il y aura des frictions, sans aucun doute. Mais rester silencieux et ne rien dire de peur de froisser l’opinion des autres, parce que leurs croyances sont différentes, ou autres, c’est là qu’il y aurait un problème" souligne-t-il.
Un succès d’audience outre-Atlantique, un échec critique
Diffusé le 29 mars dernier aux États-Unis, "Killing Jesus" a réussi à établir un nouveau record d’audience pour la chaîne National Geographic Channel avec 3,7 millions de téléspectateurs. Fait amusant, le précédent record était détenu par "Killing Kennedy"(3,4 millions) et "Killing Lincoln" (3,35 millions), deux fictions également adaptées des livres signés par Bill O’Reilly et Martin Dugard.
Mais de nombreux critiques outre-Atlantique, et ailleurs, n’ont pas été convaincus par le téléfilm lui-même. Les largesses prises avec les faits historiques, le manque de rigueur dans les costumes, ou dans la direction des acteurs, ou encore la faiblesse générale de la fiction, sont pointés du doigt.
Une réaction à laquelle Eoin Macken, qui joue le rôle d’Antipas, s’attendait, et ce avant même la diffusion du téléfilm. "Ce film est à propos de l’humanité, et de ce que Jésus lui a apporté. Aucune certitude n’existe sur les faits historiques, ce sont plus des interprétations" précise-t-il.
"Ce film est une version de ce que qui a pu se passer. Après, il paraît inévitable que certains détails feront l’objet d’âpres discussions. Il est important que des projets comme celui-ci existent, car ils poussent les gens à parler, à échanger sur ces sujets. Cela permet aussi de se confronter à ses propres idées et croyances. Tout le monde aura une opinion différente sur le sujet" explique l’acteur. Aux téléspectateurs français désormais de se forger la leur.
Killing Jesus, samedi 9 mai et dimanche 10 mai à 20h40 sur National Geographic Channel