Transfuge de la chaîne iTélé où elle animait l’émission de débats "Ça se dispute", Léa Salamé a remplacé Natacha Polony au poste de sniper dans l’émission de Laurent Ruquier, "On n’est pas couché", sur France 2. Celle qui est aussi l’intervieweuse du "7h50" dans la matinale de France Inter de Patrick Cohen, compte sur sa pugnacité pour réussir dans cette nouvelle fonction.
Avez-vous toujours eu une âme de polémiste ?
Non, pas du tout. Je me suis toujours sentie l’âme d’une journaliste. J’ai été surprise quand Laurent Ruquier m’a appelée en juin dernier, et aujourd’hui c’est un tout nouveau métier que je découvre. C’est un vrai plaisir en fait, c’est une véritable liberté que de pouvoir exprimer sa subjectivité.
Comment se passe votre relation avec Aymeric Caron ?
On a des avis divergents, et heureusement, c’est ce qui fait le sel de l’émission. En tout cas, c’est un garçon charmant, on s’est plutôt bien entendu jusqu’à maintenant.
Vous avez une image de jeune femme sympathique. Les invités doivent-ils se méfier de vous ?
Vous trouvez que je suis sympathique ? Il y a une chose dont je suis fière, c’est que je ne mens pas. Je ne suis pas une méchante dans la vie en général, donc je n’aime pas "taper pour taper".
En revanche, on n’est pas là pour poser des questions gentilles et pour passer de la pommade. Je me dis qu’il faut tirer quelque chose de l’invité donc j’essaie au maximum d’être pugnace sans être agressive. J’essaie d’être sans concession.
Votre transfert d’ITélé vers France 2 a boosté votre notoriété, comment vivez-vous cela ?
Je découvre. On m’avait prévenue de l’ampleur de l’émission de Laurent Ruquier "On n’est pas couché". Et c’est vrai que c’est immédiat, dès la première les gens vous arrêtent dans la rue…
Même si cela fait quand même quelques années que je suis à la télévision, j'ai encore un peu de mal, je ne sais pas encore bien gérer ça.
Après un mois d’ "On n’est pas couché", avez-vous pris vos marques ?
Je n’ai pas encore bien pris mes marques, mais je commence à avoir la notion de plaisir. Sur les deux premières j’étais très très très angoissée, stressée avant…
J’avais peur, je le dis honnêtement, parce que c’est une responsabilité, qu'il y a un impact. Sur la troisième, j’ai commencé à prendre du plaisir. Maintenant je me sens plus à l’aise.
Qu’est-ce qui fait une bonne polémiste ?
Je ne sais pas si je m’applique le terme de polémiste. Vous pouvez mettre chroniqueuse, vous pouvez mettre journaliste… Je ne suis pas sûre d’être polémiste. Pour autant je pense que dans ce rôle-là il faut de la pugnacité et dans ces émissions-là, il faut qu’il se passe quelque chose, il faut qu’il y ait un moment, avec le politique, avec l’artiste…
Il faut, pour le politique, que vous arriviez à lui faire sortir quelque chose que vous n’attendez pas dans les émissions politiques plus traditionnelles. C’est-à-dire qu’il faut qu’on découvre quelque chose de sa personnalité, de son âme… Pour moi un "On n’est pas couché" réussi n’est pas du tout la même chose qu’un grand rendez-vous politique réussi. Il faut obtenir quelque chose de plus de l’invité, c’est ça le job.
Avec la matinale de France Inter vous vous levez très tôt, avec On n’est pas couché vous vous couchez très tard… C’est quoi le plus facile ?
Je ne suis absolument pas du matin. On m’avait déjà proposé une matinale et j’avais toujours dit : "Non, jamais". Mais quand c’est France Inter qui vous le demande, vous nous pouvez pas refuser.
Une matinale avec Patrick Cohen, pour le coup, ça me donne envie de me réveiller très tôt le matin, et je suis très fière de faire partie de cette matinale-là, que j’écoutais déjà avant. Mais je ne suis pas encore assez réglée, je n’arrive pas à faire de sieste.
Je ne fais que bosser, je me réveille à 5h30, je fais la matinale, je repars ensuite, je prépare l’émission de Ruquier et c’est un travail monstrueux ! Il y a 2-3 livres à lire par semaine, des projections, des pièces de théâtre… C’est vraiment ultra-dense, donc je travaille, je travaille, je travaille. Je me suis imposée un double challenge : le 7.50 en plus de Laurent Ruquier. Pour l’instant je n’ai pas encore trouvé mon rythme.
Du coup, ça ne vous laisse pas le temps de regretter le rythme "info en continu"…
Non je ne regrette pas du tout le rythme fou de la chaîne d’info parce que j’ai un rythme aussi soutenu.
On n’est pas couché, France 2, le samedi, vers 23h05.
Invités du samedi 4 octobre 2014 :
Daniel Cohn Bendit
Xavier Dolan et Anne Dorval
Eric Zemmour
Camélia Jordana