Jamais autant de moyens n’ont été à notre disposition pour gagner du temps, et pourtant nous passons notre vie à courir derrière et à le perdre. Petit guide de survie pour apprendre à en gagner, et surtout à le prendre!
Archives – Article publié le jeudi 26 février 2009
Notre espace-temps s’est considérablement allongé au cours des années. «L’espérance de vie augmente, on travaille moins longtemps et nous avons tous les outils pour être de plus en plus rapides dans notre quotidien», analyse Jean-Yves Boulin, sociologue et chercheur au CNRS. Mails, BlackBerry, Skype, MSN et autres avancées technologiques: les distances, téléphoniques et géographiques, se raccourcissent. Quelques minutes nous suffisent pour acheter un billet de train en ligne, et l’on peut traverser la France en quelques heures de TGV. Le constat est inévitable : nous avons toutes les clés en main aujourd’hui pour grappiller des heures et des minutes. Pourtant, la machine du temps continue son travail et nous harasse toujours autant, sinon plus.
Des enjeux économiques de plus en plus pressants
«Dans le monde du travail, nous courons parce que les enjeux économiques dus à la mondialisation se font plus pressants au fil des mois et des années», explique Daniel Latrobe, auteur de Gérer efficacement son temps et ses priorités (ESF Editeur) et conseiller auprès de grandes entreprises françaises. «Aujourd’hui, nos pays européens courent pour sauver leur richesse contre l’hégémonie grandissante des nouvelles puissances économiques comme celles d’Asie.» Dans ce contexte, les entreprises cherchent à réaliser des prouesses. La pression se répercute sur un manager débordé qui, à son tour, va soumettre une lourde somme de travail aux salariés. En ligne de mire : la sacro-sainte productivité. «Ce qui fait qu’à l’heure actuelle, dans la plupart des entreprises, si on met un automate ultra-efficace à la place du salarié, il est déjà lui-même débordé par l’urgent !» affirme Daniel Latrobe.
La conclusion s’impose alors : «Il faut savoir se déculpabiliser», insiste le conseiller. «Arrêtez de croire que vous allez pouvoir tout faire en une journée !» Alors que faire ? «Aller toujours à l’essentiel. Ceux qui gagnent le plus de temps ne sont pas les gens les mieux organisés, mais bien ceux qui optimisent leurs capacités et qui se concentrent sur leurs objectifs.» Plus difficile à faire... La plupart des gens freinent des quatre fers pour s’organiser, par peur d’un excès de formalisme et pour privilégier la loi du plaisir maximal.
Comment être serein ?
Pour pouvoir être serein face au temps, trois facteurs sont à prendre en compte: les moyens techniques que nous avons à portée de main, notre valeur ajoutée, c’est-à-dire nos propres capacités, et enfin notre évaluation du temps (durée et échéance). Car si le temps est traître, c’est aussi qu’on l’évalue mal. Selon Daniel Latrobe, environ sept personnes sur dix sous-évaluent la durée de leurs tâches.
Dans cette course au temps accentuée par les nouvelles technologies, le problème des priorités se pose. Comme le note Jean-Yves Boulin, le temps du travail et le temps pour soi se retrouvent mêlés grâce aux diverses possibilités techniques. «Ce brouillage des temps empêche de déterminer l’urgence», analyse le sociologue. Gagner du temps ne consisterait donc pas seulement à multiplier les gestes rapides, mais plutôt à anticiper pour devenir «souverain de son temps».
Ce qui signifie qu’il faut parfois savoir se «débrancher» de ses outils et multiples réseaux sociaux. «Ce n’est pas facile parce que, pour exister dans la société aujourd’hui, il faut systématiquement être connecté», explique Jean-Yves Boulin. Couper les fils de temps en temps s’avérerait donc efficace... Une idée partagée par Daniel Latrobe: «Aller goûter le rayon de soleil sur la terrasse du bureau n’est pas une tare en soi.»
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