La Grande-Bretagne pourrait être le premier pays à autoriser des bébés à trois parents biologiques. Scientifiquement, tout est prêt. La balle est maintenant dans le camp du législateur qui doit trancher sur un certain nombre de points éthiques.
Sur le papier, le processus est simple en apparence. Il s'agit de vider l'ovule d'une femme d'un ADN "défectueux" et de le remplacer par un ADN "sain" issu d'une donneuse. L'ovule recomposé est alors fécondé avec des spermatozoïdes. Si bien qu'in fine l'enfant issu de cette conception aura trois parents biologiques.
En effet, selon les experts, l'ADN de la donneuse subira des évolutions in utero du fait de son "encapsulation" dans un ovule étranger. Les deux femmes et l'homme impliqués dans la conception auront donc une influence biologique sur l'identité de l'enfant. Parler de "trois" parents biologiques ne sera donc pas un abus de langage. Les scientifiques assurent cependant que les traits majeurs de l'enfant (couleur des yeux, des cheveux) reposeront avant tout sur l'ADN de la donneuse.
L'objectif affiché de cette manipulation est de permettre à des parents porteurs de maladies héréditaires de porter des enfants sains. Pourtant, des voix s'élèvent pour souligner les risques éthiques de ces pratiques comme la recherche d'enfants "zéro défaut" ou la commercialisation des ADN, ce qui pourrait déboucher sur des pratiques eugénistes.
A l'heure des controverses sur le droit de la filiation, cette évolution scientifique pourrait créer un débat supplémentaire en rendant par exemple possibles de nouvelles pratiques de gestation pour autrui.
Si le législateur britannique valide cette nouvelle pratique, les premières naissances pourraient avoir lieu en 2015 rapporte le Daily Mail.
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