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Vente-privee.com investit le marché de la culture en rachetant un théâtre

Le portail de vente-privee.com [Loic Venance / AFP/Archives] Le portail de vente-privee.com [Loic Venance / AFP/Archives]

Après avoir vendu des disques, des places de spectacle et promu des artistes, le groupe français de déstockage en ligne, vente-privee.com, franchit un nouveau pas pour investir le marché culturel, en rachetant le théâtre de Paris, signe de sa stratégie de diversification.

"Nous proposons aujourd'hui un modèle complet, en totale verticalité, qui permet à la fois de promouvoir les artistes, de distribuer leurs albums, de vendre des billets de spectacles, et de produire ou coproduire l'artiste sur scène", explique Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de vente-privee.

Le montant de ce rachat n'a pas été communiqué, mais représente "plusieurs millions d'euros", a-t-il indiqué.

"L'objectif est de faire de ce théâtre un endroit événementiel où, en plus des pièces, les spectateurs pourront également venir écouter de la musique", a expliqué mardi M. Granjon lors de la présentation des résultats de sa société.

Le rachat du théâtre de Paris constitue la dernière étape en date d'une stratégie de la marque pour devenir un acteur à part entière sur le marché culturel. Une stratégie qui peut se révéler payante, alors que les ventes de biens culturels sur internet ne cessent de progresser et que le marché se chiffre désormais en milliards d'euros.

En décembre, vente-privee.com avait déjà annoncé qu'il allait se lancer dans la musique en ligne et la co-production de spectacles, toujours dans une logique d'opérations événementielles.

La société avait fait son entrée dans le domaine culturel en 2007, en vendant l'album d'Alain Chamfort à prix réduit.

Depuis, il a organisé la diffusion des oeuvres de plusieurs artistes de renom, comme Patricia Kaas en 2009 ou Iggy Pop en 2012, provoquant la colère de certaines maisons de disques.

Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de vente-privee, le 6 décembre 2012 à Saint-Denis, près de Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de vente-privee, le 6 décembre 2012 à Saint-Denis, près de Paris
 

18 millions de membres

M. Granjon s'est pourtant toujours défendu de vouloir faire concurrence aux autres opérateurs du marché culturel. "L'idée est de mettre en avant des artistes, pas de remplacer les professionnels de la culture", assure-t-il.

En 2010, vente-privee se lance dans la distribution exclusive de billets de spectacle, avec Pierre Palmade suivi de Clotilde Coureau au Crazy Horse.

Un an plus tard, le site assure la vente des places de la tournée de Florent Pagny, avant d'inaugurer son propre service de billetterie Ticket Minute en partenariat avec Ticketnet.

Depuis sa création en 2001, le credo de vente.privee.com est de créer de l'événementiel, c'est à dire des opérations ponctuelles d'envergure.

Le site propose à ses membres des ventes à durée limitée, avec des décotes entre 50 et 70%. D'abord cantonné à l'habillement, vente-privee s'est peu à peu diversifié à toutes sortes de biens, comme les jouets, le vin, les articles high-tech ou encore les voyages.

La diversification aussi bien en termes d'offre que de marchés - le groupe s'est lancé en 2011 aux Etats-Unis - est d'ailleurs au coeur de sa stratégie.

Pour M. Granjon, tout peut se vendre sur internet. "Même dans ce monde morose de crise, si on est créatif avec une offre de qualité et des services, on peut réussir", déclare l'entrepreneur, à la tête d'une des belles réussites françaises du web.

Vente-privee.com revendique aujourd'hui 18 millions de membres, dont 12 millions en France, et plus de 60 millions de produits vendus, de plus de 2.000 marques.

En 2012, il a expédié 16 millions de commandes, en hausse de 20% par rapport à 2011, avec une moyenne de 100.000 commandes par jour. Ses ventes ont atteint 1,3 milliard d'euros (+ 21%).

Le site reçoit 80 millions de visites par mois, "25 fois plus qu'un magasin comme les Galeries Lafayette" avance Jacques-Antoine Granjon.

Pour 2013, le groupe se déclare "confiant" dans la poursuite de sa croissance et poursuivra ses investissements. "L'aventure ne fait que commencer", conclut son patron.

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