Une nouvelle preuve d’une ancienne présence d’eau sur Mars a été trouvée par le robot américain Curiosity. Les scientifiques de la mission ont confirmé hier la découverte de graviers et cailloux provenant du lit d’un ancien ruisseau.
D’autres indices confortant l’hypothèse d’un passé humide sur la planète rouge avaient déjà été observés, mais jamais de tels sédiments laissés par un cours d’eau, ont précisé les scientifiques.
En effet, des images de canaux à la surface de Mars, dont on supposait qu’ils ont été creusés par l’écoulement de l’eau, ont depuis longtemps été prises par des orbiteurs.
Cependant, un des scientifiques de la mission, William Dietric de l’Université de Californie a ajouté que « c’est la première fois que nous voyons des graviers transportés par de l’eau ».
Des cailloux de "plusieurs milliards d'années"
Curiosity a transmis des images montrant des graviers, des cailloux et du sable cimentés dans une couche de rochers conglomérés de 10 à 15 centimètres d’épaisseur datant probablement de « plusieurs milliards d’années », a précisé lors d’une conférence de presse William Dietrich.
Selon lui, les ruisseaux pourraient avoir existé pendant « des milliers voir des millions d’années ».
La taille de ces cailloux, qui vont de celle d'un grain de sable à celle d'une balle de golf, et leur forme peuvent donner une idée de la vitesse et de la distance de l'écoulement de ce ruisseau.
"A partir de la taille de ces cailloux (dont certains se sont détachés de la roche, ndlr), on peut en déduire que l'eau s'écoulait à environ 0,91 mètre par seconde" et avec une profondeur d'un mètre environ, soit la distance de "la cheville à la hanche", a précisé William Dietrich.
Un autre membre de l’équipe scientifique de Curiosity, Rebecca Williams du Planetary Science Institute à Tucson (Arizona) communique d’autres détails sur ces éléments retrouvés.
"La forme de ces graviers révèle qu'ils ont été transportés et leur taille confirme qu'ils n'ont pas été transportés par le vent mais par le flot de l'eau " a ajouté Rebecca Williams.
Les cailloux ont pu être transportés sur de longues distances depuis le haut du bassin où un « canal » appelé « Peace Vallis » rejoint l'écoulement alluvial » révèle la forme arrondie des graviers.
Les écoulements d'eau continus ou répétés
L'abondance de canaux dans ce bassin peut laisser penser que ces écoulements d'eau étaient continus ou répétés au cours d'une longue période, et non pas occasionnels ou même durant seulement quelques années, d’après ces chercheurs.
Les scientifiques de la mission pensent d’ailleurs que le robot Curiosity se trouve au milieu d'un réseau d'anciens ruisseaux et rivières.
Grâce aux instruments de Curiosity, les chercheurs vont tenter de déterminer la composition chimique de cette couche de roche conglomérée, révélant ainsi davantage de caractéristiques de l'environnement humide dans lequel ces sédiments se sont formés.
Cette nouvelle découverte a été faite sur un site situé au nord du cratère Gale sur l'équateur martien et au pied du mont Sharp, une montagne de 5.000 mètres d'altitude se trouvant à l'intérieur, destination finale de Curiosity.
En début de semaine, Curiosity avait étudié son premier morceau de roche notamment pour tester son bras robotique. Le robot a repris sa route pour se rendre à Glenelg, zone géologiquement intéressante toute proche située à l'intersection de trois types de terrains.
La Nasa espère y trouver des roches intéressantes à analyser et effectuer les premiers forages dans le sol martien.
La destination finale de Curiosity est le mont Sharp distant de huit kilomètres, un trajet qui prendra au moins trois mois à raison de cent mètres par jour, selon la Nasa.
NASA/JPL-Caltech/MSSS
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