La question peut sembler saugrenue. Pourtant, c'est ce que préconise le très sérieux institut britannique Cancer Research UK afin de prévenir les cancers oraux. L'objectif est d'impliquer les dentistes dans la détection précoce de ces pathologies que favorisent l'alcool, la tabagie... et le sexe oral.
L'alerte avait été donnée début 2011 avec la publication d'une étude américaine faisant état du rôle croissant d'une souche du papillomavirus dans l'apparition des cancers oro-pharyngés. Ce virus est transmissible par voie sexuelle, en particulier orale - fellation ou cunnilingus. Des chiffres plus récents, constatés en Grande-Bretagne, semblent confirmer ce phénomène, et les experts n'hésitent pas à parler d'une "montée en flèche" de ces pathologies
Ce phénomène inquiète les autorités sanitaires, les pratiques sexuelles orales s'étant largement banalisées, en particulier chez les adolescents.
Le Cancer Research UK estime dès lors que l'observation clinique de la bouche des patients et de ses pathologies (protubérances, tâches...), combinée à un questionnaire comportemental, permettrait aux dentistes d'identifier les patients à risque suffisament tôt pour traiter ces cancers, dont certains peuvent être fatals.
La corrélation mécanique entre les cancers oro-pharyngés et le sexe oral doit encore être évaluée par une étude. Des scientifiques estiment en effet que l'apparition de ces cancers relève aussi d'autres facteurs comme, par exemple, la prise d'une contraception chimique ou la consommation de cannabis.
"L'infection par papilomavirus ne doit pas être un sujet de préoccupation pour les couples monogames dont la vie sexuelle est riche et inventive". En revanche, les sujets qui multiplient les partenaires doivent se montrer plus prudents, estime ainsi le docteur Sara Rosenquist dans The journal of sexual medicine.