La "révolution" annoncée des noms de domaine sur internet restait suspendue vendredi, plus de deux semaines après un bogue informatique perturbant l'enregistrement de nouveaux suffixes de coordonnées au-delà des classiques .com ou .org.
L'Icann, l'agence indépendante chargée de réglementer les noms de domaine sur internet, basée en Californie (ouest des Etats-Unis), a annulé un événement prévu lundi au cours duquel elle devait révéler quelles entreprises ou célébrités avaient réservé quels noms de domaine.
Les étapes de la suite du processus restent incertaines.
Les entreprises, associations ou célébrités devaient normalement informer l'Icann le 12 avril au plus tard des noms de domaine qu'elles voulaient déposer, mais ce délai a dû être prolongé.
"Nous avons appris l'existence d'un problème potentiel avec le logiciel (...) qui a permis à un nombre limité d'internautes de voir les noms de dossiers et d'utilisateurs d'autres usagers" de ce programme, avait alors expliqué le directeur d'exploitation de l'Icann, Akram Atallah, dans un message publié sur le site de l'organisation.
"Par prudence, nous arrêtons la publication de ce système en ligne pour protéger les données des candidats", avait-il ajouté.
"Quand le système rouvrira, les utilisateurs pourront réexaminer leurs dossiers, y compris ceux qui avaient déjà été déposés, pour vérifier que les informations restent correctes", a indiqué M. Atallah dans un message daté de jeudi.
"Nous prévoyons que la demande soit forte à la réouverture, et renforçons la performance du système dans le cadre de nos préparatifs pour cette réouverture", a-t-il ajouté.
L'Icann a lancé en janvier le processus par lequel des entreprises peuvent déposer des demandes afin que des adresses internet se terminent autrement qu'avec les traditionnels .com, .org, .net ou des lettres signalant divers pays (.fr, .ca, etc.).
Que ce soit pour obtenir le suffixe de leur marque (.apple, .toyota ou .nutella), d'un produit (.caméra, .vélo, .chaussure), ou d'un autre mot de leur choix, les sociétés avaient théoriquement jusqu'au 12 avril pour soumettre leur demande. Il en coûte 185.000 dollars pour demander un nouveau suffixe, puis 25.000 dollars de frais annuels.
Cet élargissement, controversé, est rendu nécessaire par l'explosion du nombre d'internautes, à deux milliards de personnes dans le monde, dont la moitié en Asie, a fait valoir l'Icann.
Certaines entités craignent que cette évolution les oblige à dépenser des fortunes pour dissuader des "cybersquatters" et autres escrocs, qui achèteraient des noms de domaine génériques ou des suffixes dans le seul but de les revendre à des prix vertigineux.