Le jeu vidéo français vient de se doter, avec le soutien du gouvernement, d'un label, "Le game", et d'une "Charte Export" visant à doper les exportations de ce secteur qui génére près de trois milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel en France.
Le jeu vidéo, c'est 300 entreprises (dont 75% de PME ou TPE), 400 millions d'euros d'investissement et un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros dont 70% à l'exportation. Et "l'objectif, c'est de monter à 95%", a résumé le président du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), Nicolas Gaume.
Il présentait à la presse, jeudi, ce nouveau logo rouge, rédigé en anglais: "Le Game, uncompromising creativity from France".
Le SNJV ne s'inscrit pas dans une logique "défensive ou cocardière", mais dans "une comptétion internationale, accrue par les incitations fiscales dont bénéficient les concurrents étrangers" en Amérique du Nord ou en Asie, a expliqué M. Gaume.
Le ministre du Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a enchaîné pour rappeler que le gouvernement poursuivait des discussions laborieuses auprès de la Commission européenne afin d'obtenir la pérénisation du crédit d'impôt de 20% dont bénéficie l'industrie du jeu depuis 2008.
Entre 2008 et 2011, 100 projets ont profité de cette incitation fiscale d'un montant total de 32 millions d'euros, dont l'application a expiré en décembre 2011, selon le ministre.
Le gouvernement entend "maintenir en France ce mécanisme qui marche très bien et permet de générer plusieurs milliers d'emplois, ailleurs", a ajouté l'ex-secrétaire d'Etat aux Affaires europénnes.
A titre d'exemple, l'éditeur français Ubisoft s'est expatrié au Canada où il bénéficie "de 40% de crédit d'impôt" sur son chiffre d'affaires, a rappelé M. Lellouche.
En l'espace de quatre ans, l'inexorable fuite des développeurs et éditeurs à l'étranger a d'ailleurs coûté quelque 5.000 emplois à la filière française qui en génère un nombre à peu près équivalent aujourd'hui, selon le président du SNJV.
Le plan d'action défini par la "Charte Export" du gouvernement prévoit de promouvoir "l'excellence française" via le réseau consulaire, de faciliter l'accès des PME et TPE aux dispositifs de soutien et leur "accompagnement par les grands groupes" technologiques.
En 2011, le jeu vidéo était la deuxième industrie culturelle dans le monde, derrière le cinéma, avec un chiffre d'affaires de 52 milliards d'euros.