Quadruple champion du monde de Formule 1, Alain Prost a expliqué les raisons qui l’ont poussé à quitter la France pour s’installer en Suisse dans les années 1980.
Il est une icône du sport français. Mais Alain Prost (69 ans) n’a pas toujours eu la reconnaissance qu’il mérite, notamment au début de sa carrière. Harcelé et pris pour cible par une partie de la population, le pilote français a décidé de quitter la France pour s’installer en Suisse dans les années 1980, après notamment avoir été agressé et reçu des menaces. Des événements qui l’ont profondément marqué et qu’il n’a pas oubliés, même quarante ans plus tard.
Et pour le quadruple champion du monde de Formule 1 (1985, 1986, 1989, 1993), il y a deux raisons pouvant expliquer cette déviance à son égard. «C’est venu, je pense, en deux temps. En 1981, quand il y a l’élection de François Mitterrand, j’ai pris des positions politiques, peut-être que je n’aurais pas dû, mais en fin de compte, sincèrement, je n’ai rien dit d’exceptionnel. (…) J’étais peut-être un peu jeune aussi pour ça», a-t-il confié dans l’émission Clique diffusée sur Canal+.
«Le deuxième événement, c’est en 1982 au Grand Prix de France et l’incident avec René Arnoux. Il y a une consigne d’équipe qu’il ne respecte pas, mais en fin de compte, c’est moi qui passe pour le salopard», a déploré Alain Prost, qui s’est senti trahi par le public et les médias. «C’est à ce moment-là, quelques semaines après, où je décide de partir de France», a ajouté «Le Professeur».
Car la situation était devenue invivable. «J’ai une voiture brûlée, des messages de mort. Je me faisais cracher dessus dans la rue. Ça m’est arrivée une fois ou deux quand même. C’est quand même très bizarre», a déclaré la légende du sport automobile français, qui était invitée à l’occasion de la diffusion du documentaire «Prost», programmée dimanche sur Canal+.
Avant de pointer du doigt la mentalité française. «C’est là que j’ai découvert le 50/50 de cette mentalité un peu française, qui fait que vous avez des gens qui vous adorent, et d’autres qui sont un mélange de jalousie et de haine. Ça m’a vraiment perturbé», a affirmé Alain Prost, qui reste considéré comme l’un des meilleurs pilotes de l’histoire de la F1.