Publiés ce vendredi par la mairie et la préfecture de région, les relevés d’analyses de la qualité de la Seine ne sont toujours pas au niveau attendu. À moins d’un mois des Jeux, l’inquiétude grandit.
Faut-il commencer à s’inquiéter ? Alors que les Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août) s’ouvrent dans moins d’un mois maintenant, la qualité de la Seine questionne toujours autant. Et pour cause, les relevés d’analyses de la qualité du fleuve, publiés ce vendredi par la mairie et la préfecture de la région, ne sont toujours pas favorables. Portant sur la semaine du 17 au 23 juin, ces analyses ont montré des concentrations en bactéries fécales en forte hausse par rapport aux deux semaines précédentes.
Cela s’explique notamment par la météo de ces dernières semaines. Malgré un temps plus sec et ensoleillé en Ile-de-France, les précipitations des dernières semaines ont eu de lourdes conséquences, provoquant de tels résultats d’analyse. Et cela vient renforcer les doutes sur la bonne tenue des épreuves en eau libre ainsi que la cérémonie d’ouverture des Jeux.
«Contexte hydrologique défavorable»
Concrètement, que faut-il pour que les épreuves puissent être maintenues ? La teneur en Escherichia coli et entérocoques ne doit pas dépasser respectivement 1.000 et 400 unités formant colonie (UFC)/100 ml pour que les épreuves puissent être autorisées. Bien loin des niveaux actuels. Lors de la première quinzaine de juin, les concentrations en E.Coli se situaient généralement entre 1.000 et 5.000 UFC/100 ml. Mais celles-ci ont vite navigué entre 2.000 et 10.000 - avec un pic à 13.000 - en début de troisième semaine, entre 2.000 et 6.000 en fin de semaine.
Quant aux entérocoques, aux valeurs globalement comprises entre 100 et 500 UFC/100 ml la première quinzaine de juin, elles sont passées plusieurs jours au-dessus de la barre de 1.000 voire 2.000. «La qualité de l'eau reste dégradée du fait d'un contexte hydrologique défavorable : pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en dessous des normes de saison et une pollution venue de l'amont», résument la mairie et la préfecture. «On s'attend à ce que les choses s'améliorent cette semaine compte tenu de la météo», a commenté la préfecture de région auprès de l'AFP.
Sur la Seine, quoi qu'il arrive
Pas de quoi rassurer les organisateurs, surtout que le préfet Marc Guillaume a prévenu mercredi dernier que la Seine ne serait pas baignable début juillet. Mais le compte à rebours est bel et bien lancé pour Paris 2024. Et l’organisation a un timing à respecter. Après la cérémonie d’ouverture, le fleuve doit accueillir les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation-marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1er et 2 septembre).
Pourtant, la mairie avait assuré avoir mis les moyens pour pouvoir obtenir une Seine baignable pour les JO et ouverte au public en 2025, notamment avec des ouvrages de rétention inaugurés avec les Jeux. D’ailleurs, selon la préfecture et la mairie, le bassin d’Austerlitz, inauguré début mai, a fonctionné pour la première fois avec les pluies des 17 et 18 juin.
Face à l’incertitude, les organisateurs assurent tout de même que les épreuves seraient reportées de quelques jours si les résultats n’étaient pas favorables à leur tenue. Il n’est pas question pour eux de changer de lieu. Paris 2024 veut sa Seine.