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Biathlon - Fabien Claude : «Ça me manque de pouvoir monter sur le podium»

Fabien Claude a terminé la saison à la 18e place du classement général de la Coupe du monde de biathlon. Fabien Claude a terminé la saison à la 18e place du classement général de la Coupe du monde de biathlon. [Thibaut / Icon Sport]

Un mois et demi après la fin de la Coupe du monde de biathlon et à quelques jours de sa reprise individuelle, Fabien Claude a fait le bilan de sa saison et fixer ses objectifs pour les mois à venir entre deux tournois de poker de l’EPT Monte-Carlo.

Comment jugez-vous votre saison ?

J’ai fait un petit pas en arrière par rapport à l’année précédente, où j’avais terminé à la 10e place du classement général de la Coupe du monde alors que, cette année, j’ai fini 18e. Pour autant, j’ai amélioré mes statistiques au tir et c’était mon objectif. Mais je n’ai pas eu les performances que je voulais, notamment sur les sprints. En biathlon, l’enchaînement sprint et poursuite est hyper important. On l’a quasiment tous les week-ends et le sprint conditionne tellement la poursuite. J’ai fait des supers poursuites, mais je suis souvent parti de trop loin. C’est un gros axe de travail pour la saison prochaine. J’ai néanmoins trouvé des clés sur la fin de saison et je pense que cette saison va me faire grandir. C’est un pas en arrière au niveau des résultats, mais je suis bien motivé pour les années à venir avec en ligne de mire les Jeux olympiques dans deux ans en Italie. 

Est-ce une régression ?

Pas forcément. Je suis objectif sur le fait que cette saison était moins bonne. Une de mes moins bonnes depuis deux ans. Mais je crois que j’ai fait à peu près toutes les places encore dans le top 10. J’ai fait aussi de bonnes mass start avec deux cérémonies des fleurs, notamment lors de la mass start des Championnats du monde (5e), qui est la plus relevée de la saison. Si je fais 5e à la mass start des JO, je serais très content. Il y a eu des très belles choses et ça me prouve aussi que j’ai le niveau pour jouer devant. Même si je n’ai pas besoin de me le prouver, ça fait toujours du bien. Comme je l’ai dit, ce qui reste à régler, c’est peut-être juste se positionner un peu mieux sur les sprints et refaire des tops 15, des tops 10 régulièrement sur les sprints comme ce que j’ai pu faire la saison d'avant. Car la vraie différence, c’est que, la saison précédente, j’ai fait moins de coups d’éclats, mais j’ai été hyper régulier.

Même les Championnats du monde ont été un peu décevants…

Oui c’est sûr, mais, encore une fois, c’est le sprint qui me plante (26e, ndlr). Je ne compte pas l’Individuel car c’est une course à part. C’est un peu tout ou rien. Mais après, je termine à la 10e place de la poursuite et à la 5e place de la mass start. Je suis monté en puissance, mais le gros point d’amélioration, je le répète, c’est le sprint.

Il y a quand même eu une médaille de bronze sur le relais…

C’est un lot de consolation. On est très content d’avoir décroché cette médaille car on n’est pas monté sur tous les podiums cet hiver. En plus, on était quand même mal embarqué. Que ce soit Éric (Perrot) ou moi ensuite, on n’a pas lancé le relais de la meilleure des manières. Mais il y a eu beaucoup d’erreurs, il y avait beaucoup de tension, beaucoup de vent, et on a réussi à finir sur le podium. Merci Émilien (Jacquelin) et Quentin (Fillon Maillet) qui ont fait une superbe course et qui nous ont ramené à la 3e place. C’est la beauté du relais. On peut toujours compter sur un camarade et Émilien, qui a eu des soucis cet hiver sur les relais, a été hyper important le jour où il fallait. 

J'espère pouvoir avoir la motivation et être compétitif pour aller aux JO en 2030 en France

Personnellement, il vous manque toujours cette victoire individuelle…

Ça reste clairement un manque. Mais ce qui reste un manque en ce moment, c’est de remonter sur le podium individuellement. J’ai enchaîné les podiums, quand ma carrière a vraiment décollé, jusqu’à me retrouver 5e général fin décembre après la mass start du Grand-Bornand. Ça me manque de pouvoir monter sur le podium.

Êtes-vous optimiste pour la saison prochaine ?

Bien sûr ! Il ne faut pas oublier que cette saison il y avait le renouveau qu’on avait demandé avec le changement d’entraîneurs. Il y a eu beaucoup de changements, pas forcément payant pour l’instant, car je n’ai pas fait ma meilleure saison. Mais on va travailler là-dessus et pour bien repartir la saison prochaine. Je suis très optimiste pour la suite avec les JO comme objectif dans deux ans.

Avant les JO, quel sera votre objectif principal ?

Ce sera déjà de remonter sur un podium sans se fixer d’objectifs trop hauts. Je sais que je peux gagner, mais j’ai besoin d’aller rechercher un podium individuellement. Ça pourrait être une bonne rampe de lancement. Après si c’est une victoire, je la prendrais évidemment avec grand plaisir. J’ai aussi envie d’être de nouveau performant au Grand-Bornand mais aussi aux Championnats du monde. Je les mets au même niveau. Je ne suis pas en fin de carrière, mais je ne suis plus, non plus, en début de carrière, j’en suis complètement conscient, donc à moi de faire le nécessaire pour atteindre mes objectifs.

Justement, vous sentez-vous à un moment important de votre carrière ?

Il pourrait rapidement avoir une perte de motivation. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Mais je sens que j’ai basculé dans la 2e partie de ma carrière et j’espère pouvoir avoir la motivation et être compétitif pour aller aux JO en 2030 en France. C’est un objectif déjà présent dans un coin de ma tête aujourd’hui. Mais qui peut assurer que je serais encore compétitif dans six ans ? Je ne me vois pas arrêter avant les JO dans deux ans, mais ensuite on verra. Il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer avec la vie de famille notamment. Je sens que je suis un peu au point de bascule.

Quand votre reprise est-elle programmée ?

Personnellement, je fais toujours ma reprise le 1er mai. Donc c’est pour très bientôt. C’est le jour où je commence à noter mes heures et mon programme d’entraînement, même si je suis déjà allé courir un peu et faire du vélo.

ll y a beaucoup de similitudes entre le biathlon et le poker

Avez-vu pu couper pendant vos vacances ?

Oui, j’ai pris quinze jours de vacances en Espagne. Ça m''a fait du bien. Ma copine est Espagnole donc j’ai pu découvrir à fond la culture espagnole. C’est toujours important de faire une bonne pause. Et ensuite, je suis venu ici, à Monaco, pour l’EPT Monte-Carlo, où j’ai été invité par PokerStars. C’est toujours très appréciable de pouvoir participer à un événement comme celui-là.

En quoi est-ce important de pouvoir profiter de ce genre moment ?

C’est important au niveau du mental de faire complétement autre chose. Quand on est ici, on pense poker, on vit poker, on se fond dans le monde du poker, qui est un monde complètement différent du sport de haut niveau. Ça me permet de m’aérer l’esprit en faisant autre chose et de bien récupérer. Surtout qu’on fait d’autres activités comme du tennis, du padel… Ce sont des choses que je n’ai pas le temps de faire durant la saison. Et l’EPT Monte-Carlo, pour un fan de poker comme moi, c’est l’un des plus bels événements au monde. Tout est incroyable, autant le lieu que l’organisation et la présence de très grands joueurs.

Est-ce un monde qui vous fait rêver ?

C’est un peu bizarre car il y a du rêve et il y a de la crainte. Les deux sont vraiment mixés. Quand on voit des tournois à 100.000 euros l’entrée, c’est un autre monde. J’ai la valeur de l’argent et je sais ce qu’on le peut faire avec 100.000 euros. Mais c’est un monde qui attire forcément, avec tout ce qu’il y a autour que ce soit la compétition, le prestige de gagner des tournois très relevés. Mais il faut aussi être bien entouré et avoir une vraie discipline, notamment comment gérer son argent dans les mauvais moments.

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Danny Maxwell / Rational Intellectual Holdings Limited

Quelles sont les similitudes entre le biathlon et le poker ? 

Il y en a quand même beaucoup, que ce soit avec le biathlon et même le sport de haut niveau en général. Surtout mentalement au niveau de la concentration, mais aussi de la gestion des émotions. C’est vraiment important. Ensuite, il y a tout l’aspect compétition autour, comme de passer jour par jour avec des objectifs intermédiaires pour aller décrocher le trophée. Ce sont, pour moi, les similitudes les plus importantes.

Qui est le meilleur entre vous et vos deux frères Emilien et Florent ?

C’est difficile à dire car contrairement au biathlon, il n’y a pas de classement. Et au poker, même les gains ou les pertes ne sont pas forcément révélateurs du niveau de chacun. On est les trois assez différents, mais on travaille tous les trois avec la même personne. On a des qualités et des défauts différents.

Aimeriez-vous pouvoir vous consacrer davantage au poker ?

C’est vrai que pendant la saison, c’est plus compliqué de jouer. Je reste vraiment focalisé sur le biathlon. C’est un monde qui n’est, pour l’instant, pas compatible avec le mien. Mais à voir par la suite.

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