Marion Haerty, quadruple championne du monde de snowboard freeride, est très impliquée dans la sécurité de son sport et sur la neige en général. Pour CNEWS, celle qui est ambassadrice de la marque Mips s’est confiée sur ce sujet.
Vous pratiquiez une discipline sublime et magnifique mais qui est également dangereuse. Comment présenteriez-vous ce sport pour les non-initiés ?
Marion Haerty : Je pense qu'il faut respecter des étapes par rapport à son niveau. C’est d’abord bien de commencer par savoir diriger son snowboard. Après, une fois qu'on va en Freeride, il faut aussi savoir s'équiper, savoir utiliser son matériel de sécurité. Un casque, la protection dorsale… Après tout dépend de ce que l’on recherche. Si on fait ça deux semaines par an, je pense qu'il faut y aller vraiment doucement. Ce n’est pas comme nous les professionnels qui faisons ça tout l'hiver chaque jour donc on a pas du tout la même flexibilité cérébrale.
Est-ce que vous faites de la sensibilisation ?
Marion Haerty : De mon côté, j'essaie de montrer un maximum de mon équipement en termes de sécurité. Dès qu'il y a des formations, je n’hésite pas à les partager sur les réseaux sociaux. Je pousse en tout cas cette espèce de communauté. Je n’aime pas trop utiliser ce mot mais on est un peu des influenceurs finalement. J’essaie donc d’aider ma communauté à prendre les bonnes décisions. Après c'est sûr qu’on n’est pas avec eux chaque jour à leur prendre la main, mais essayer de les motiver à prendre soin d'eux et de faire attention.
Quel est votre rapport au risque ?
Marion Haerty : C’est très subjectif. Cette approche du risque, chacun se l'approprie comme il peut. Moi, je sais que je ne fais pas ce sport pour jouer avec les risques. Ça ne me fait pas rire du tout quand il y a une avalanche. On fait en sorte d'être tout le temps dans l'analyse. Par exemple, en veille de sortie on va regarder le bulletin de risque d'avalanche, on va regarder la météo, on va faire un coup de neige la veille si on ne le sent pas très bien sur la pente qu'on veut rider, on évite de sortir.
La protection du casque a longtemps été mal vu dans la profession. Maintenant, tout va bien ?
Marion Haerty : En tant que professionnelle, je suis obligée d’avoir un casque. C’est un élément ultime pour ta sécurité. Le cerveau reste une partie du corps très fragile donc il peut y avoir des conséquences irréversibles. Alors, oui, à une époque avec un casque, on passait pour des «has been» mais désormais tout le monde en porte. Et c’est tant mieux.
Marion Haerty est ambassadrice de la marque Mips.