Membre de l’équipe de France handibasket, Julie Marchand pourrait être privée des Jeux Paralympiques 2024 après la destruction de son fauteuil roulant lors d’un vol en avion.
Un rêve brisé en même temps que son outil de travail ? Membre de l’équipe de France de handibasket, Julie Marchand a vu son fauteuil roulant être «complétement broyé» lors d’un vol en avion, remettant en cause sa place chez les Bleues à tout juste six mois des Jeux paralympiques 2024 à Paris (28 août-8 septembre). Cette terrible mésaventure est survenue, le 11 février dernier, à Toulouse, où l’équipe de France de handibasket avait rendez-vous pour un stage de préparation au tournoi de qualification paralympique.
un fauteuil sur-mesure à 9.000 euros
A son arrivée à l’aéroport, la Normande, qui évolue à Saint-Herblain, a eu la désagréable surprise de découvrir son fauteuil «limé», «tordu» et «cloqué par la chaleur». «Plus je regardais, plus je voyais des dégâts», a-t-elle confié à Ouest-France. Et elle était d’autant plus désemparée que son fauteuil était flambant neuf. Elle l’avait récupéré à peine un mois plus tôt et il lui avait coûté pas moins de 9.000 euros. Car il était sur-mesure et spécialement conçu pour la pratique du handibasket de haut-niveau.
«Tout s’arrêtait, j’étais en état de sidération. Immédiatement, j’ai pensé à la suite», a-t-elle ajouté. Et la suite, ce sont évidemment les Jeux paralympiques. Elle a immédiatement entamé des démarches pour obtenir réparation et pouvoir acquérir un nouveau fauteuil. La compagnie aérienne Easyjet, coupable d’avoir détruit son fauteuil lors du déchargement de l’avion, lui a versé 1.600 euros en guise de dédommagement. Un montant bien loin de la somme investie. Mais grâce à la mobilisation de plusieurs donateurs, après son passage dans une émission de radio, Julie Marchand a récolté suffisamment d’argent pour s’offrir un nouveau fauteuil.
Mais tout n’est pas résolu pour autant. Car les délais pour confectionner un nouveau fauteuil sur-mesure sont très longs. Et en attendant, elle a été obligée de reprendre son ancien équipement, qui est bien moins performant que celui de ses coéquipières. Ce qui pourrait ne pas être sans conséquence concernant sa place dans cette équipe de France. «J’ai conscience que je risque d’avoir moins de temps de jeu avec les Bleues», a indiqué Julie Marchand.
«Maintenant, elle n’a plus aucun repère. C’est comme si on demandait à Tony Parker de jouer en charentaise. C’est loin d’être anodin. Remettre sa sélection en jeu ? Peut-être pas. Mais, forcément, on va revoir son positionnement et sa hiérarchie dans l’équipe», a déclaré, de son côté, son sélectionneur Frédéric Guyot. Dans cette triste histoire, Julie Marchand a perdu bien plus que son fauteuil.