Jugé début février pour viol, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain et du FC Barcelone, Daniel Alves, a été condamné ce jeudi à 4 ans et demi de prison. Les faits se sont déroulés dans les toilettes d’une boîte de nuit à Barcelone, en décembre 2022.
De la lumière à l’obscurité. Ce jeudi, un tribunal de Barcelone a condamné Daniel Alves, ancienne star du Barça et du Paris Saint-Germain, à quatre ans et demi de prison pour le viol d’une jeune femme dans une boîte de nuit de la ville en décembre 2022. «La victime n'était pas consentante et il existe des éléments de preuve qui, au-delà du témoignage de la plaignante, permettent de considérer le viol comme prouvé», a écrit le tribunal dans sa décision.
En revanche, cette condamnation est bien inférieure à celle requise par le parquet, qui demandait neuf ans de prison à l’encontre du footballeur. En plus de sa peine de prison, le Brésilien, qui est en détention provisoire depuis plus d’un an, est également condamné à verser 150.000 euros à la victime, à 5 ans de liberté surveillée une fois sa peine purgée, et à se tenir éloigné de la victime pendant neuf ans et demi.
«Situation d’angoisse et de terreur»
«Le tribunal considère comme prouvé le fait que l'accusé a brusquement saisi la plaignante, l'a jetée au sol et l'a pénétrée vaginalement, en évitant qu'elle ne bouge, alors que la plaignante disait non et qu’elle voulait s'en aller», a ajouté le tribunal, qui avait convoqué le footballeur à 10H00 (09H00 GMT) pour l'informer du verdict.
Concrètement, les faits se sont déroulés dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022. Lors de cette soirée, Daniel Alves se trouvait à Barcelone après avoir joué la Coupe du monde de football au Qatar. Et, selon l’acte d’accusation, le Brésilien s’est alors rendu dans une discothèque de la ville avec un ami. Dans cet établissement, la boîte de nuit Sutton, l’ancien joueur de 40 ans aurait violé la jeune femme dans les toilettes d’un carré VIP après lui avoir offert du champagne.
Selon le parquet, le joueur aurait alors eu une «attitude violente» à l’encontre de la jeune femme. Le parquet décrit par ailleurs une «situation d’angoisse et de terreur» pour la victime. Présentes lors de la soirée, une amie et une cousine de la jeune femme confirment cette version des faits.
«Stress post-traumatique»
Depuis, la victime souffre d’un «stress post-traumatique d’intensité globalement élevée», précise le ministère public. Lors du procès, la femme a témoigné à huis clos pour protéger son identité et derrière un paravent pour éviter tout contact visuel avec Daniel Alves. Par ailleurs, sur l’enregistrement destiné à l’usage exclusif des juges, la voix de la femme était modifié et son visage pixelisé.
De son côté, l’ancien international brésilen nie avoir commis ce viol. Devant le tribunal, le footballeur avait reconnu cette relation mais affirmait qu’elle était consentie et sans aucune forme de violence à l’encontre de la plaignante. «Si elle avait voulu partir, elle pouvait partir à tout moment, elle n'était pas obligée d'être là», avait-il déclaré, assurant qu'il n'était «pas un homme violent».
Un discours contradictoire
Si Daniel Alves clame son innocence depuis le début de l’affaire, ses nombreux changements de version ont fragilisé sa défense. Dans une vidéo, enregistrée début 2023, le Brésilien affirmait n’avoir jamais rencontré la plaignante. Plus tard, pour justifier son mensonge, il avait expliqué vouloir protéger son mariage. Une excuse sur laquelle il était revenu en reconnaissant une relation sexuelle, consentie selon lui, avec la victime.
Footballeur parmi les plus titrés de l'histoire, Danil Alves a connu la période la plus glorieuse de sa carrière au Barça, entre 2008 et 2016, remportant 23 trophées. Le joueur, qui a aussi évolué à Séville, en Espagne, à la Juventus de Turin, en Italie, et au Paris Saint-Germain, jouait dans le club mexicain des Pumas au moment de son incarcération. Ce club, avec lequel il était sous contrat jusqu'à la fin de la saison dernière, l'avait alors immédiatement licencié. Le joueur pourra faire appel de ce verdict.