La conduite des journalistes lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte d’Ivoire a incité la Confédération africaine de football (CAF) à publier une série de nouvelles règles et à durcir l’accès des médias.
Si le football déchaîne les passions des supporters, pendant la CAN, les professionnels ont également du mal à se tenir. Abus, bagarres, scènes de quasi-nudité… Les débordements des journalistes ont provoqué une polémrique au cours de la compétition. Pour y remédier, la CAF a décidé d’appliquer des mesures très strictes après avoir consulté les autorités ivoiriennes.
«Nous comprenons que nous sommes tous des fans de football et que nous sommes passionnés par nos équipes nationales, mais les journalistes doivent respecter les normes professionnelles», a indiqué la ligue sportive dans une déclaration officielle publiée vendredi 2 février et relayée par le média britannique sportif ENSP.
Depuis la publication du communiqué, tout professionnel d’un média impliqué dans des «célébrations sauvages et des abus [à l’encontre] d’autres collègues des médias» sera expulsé et verra son accréditation retirée. Les bagarres entre journalistes seront sanctionnées de la même manière. Le «langage vulgaire dans les zones de presse à l’encontre des entraîneurs, des joueurs ou de ses pairs» sera aussi passible d’un retrait d’accréditation, est-il précisé dans l'annonce.
Insultes et bagarres en zone mixte
Lundi 22 janvier dernier, après le match nul 2-2 du Ghana contre le Mozambique, des journalistes accrédités criaient des injures aux joueurs depuis la zone mixte, avant de prendre à partie Chris Hughton, l’ancien sélectionneur du Ghana, qui avait déjà été menacé par un supporter au sein même de l’hôtel de l’équipe lundi 15 janvier.
Les joueurs de la Côte d’Ivoire ont également été harcelés par les journalistes après leur défaite 4-0 contre la Guinée équatoriale, lundi 22 janvier dernier. Les matchs Sénégal-Guinée du mardi 23 janvier et Maroc-Afrique du Sud du mardi 30 janvier ont été sujets à des affrontements entre des groupes de médias qui se sont bousculés.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le comportement d’un journaliste ivoirien qui a fait circuler des images de sa danse presque nue dans la tribune de presse lors de la victoire de son équipe sur le Sénégal.
«Les espaces de travail des médias ont été transformés en ring de boxe, ou même simplement transformés en piste de danse ou en zone de spectacle accueillie par les détenteurs de badges médias», a dénoncé la CAF dans son communiqué de presse. Face à ces comportements, l’accès des médias au quart de finale du Nigeria contre l’Angola vendredi 2 février dernier à Abidjan a été réglementé à un maximum de 250 journalistes.