Professeure des écoles dans la vie, Léna Jouan a inscrit, le 7 novembre dernier, le premier but de l’histoire de l’équipe de France féminine de futsal, en marquant contre la Finlande.
Quand avez-vous commencé le foot ?
J’ai commencé le foot à l'âge de 5 ans pour suivre un peu ce que faisait mon frère, qui a un an de plus que moi. Comme il y avait très peu de clubs pour les filles, j’ai commencé dans un club de garçons et j’ai joué au foot avec les garçons jusqu’à l’âge de 15 ans. Après, j’ai été obligée de partir dans un club de filles et j’ai rejoint Cormelles-le-Royal (Normandie). Je suis ensuite arrivée en Île-de-France en 2014. Je suis venue pour avoir un club de plus haut niveau, car, en Normandie, il n’y avait pas grand-chose et en plus comme je venais d’avoir mon BAC, c’était le bon moment.
Quel club avez-vous intégré ?
J’ai rejoint Juvisy (Essonne), qui est maintenant le Paris FC. C’était un peu le club phare et précurseur en termes de football pour les filles. Je n’ai pas du tout joué en équipe première, mais j’ai pu acquérir de l’expérience en m’entraînant tous les soirs de la semaine avec l’équipe première. J’ai également joué une année en U19 nationaux ainsi qu'en Régional 1 avec l’équipe réserve. Mais je me suis rendue compte que le niveau était vraiment élevé, donc j’ai décidé de partir à Fleury-Mérogis (Essonne), qui évoluait dans le bas de tableau du championnat de France. Là-bas, j’avais un peu plus de temps de jeu. J’y suis restée assez longtemps car c’est seulement cette année que j’ai décidé d’arrêter le foot à 11.
Quand j'ai appris ma convocation, j'étais en classe
Et à quel moment avez-vous commencé le futsal ?
J’ai commencé le futsal avec la fac en 2014. J’ai fait les championnats de France et je m’entraînais une fois par semaine ou une fois toutes les 2 semaines. J’ai signé dans un club de futsal, le Diamant Futsal à Evry (Essonne), juste avant le Covid. Et je joue toujours dans ce club aujourd’hui.
Pourquoi avez-vous décidé de vous consacrer uniquement au futsal ?
Jusqu’à la saison dernière, je conciliais les deux et ce n’était pas toujours simple entre les matchs de foot à 11 le samedi et les matchs de futsal le dimanche en plus des entraînements. Ça faisait beaucoup. Et les changements de terrains, ce n’était pas très agréable au niveau du corps. J’avais les mollets toujours très courbaturés, mal au dos…. Et je savais aussi qu’il y avait la création de l’équipe de France féminine donc j’ai décidé de vraiment me consacrer au futsal.
C’est uniquement la création de l’équipe de France qui vous a poussée à vous consacrer au futsal ?
Oui et non. Il y a aussi le fait que je prenais un peu moins de plaisir au foot à 11. Mais c’est vrai que j’avais aussi envie de plus me donner au niveau du futsal pour essayer d’intégrer l'équipe de France.
Aviez-vous déjà été appelée en équipe de France chez les jeunes ?
J’avais juste fait deux rassemblements en U17 et U19. Mais c’étaient des rassemblements où on était 30 joueuses et lorsque les groupes ont été réduits, je n’ai pas été gardée.
Comment avez-vous accueilli votre première convocation ?
On a eu un premier stage fin septembre, où on était 30 joueuses. Et ensuite pour le premier rassemblement, on n’était plus que 15 joueuses. J’avais bon espoir d’être parmi les 15 joueuses, mais c’était quand même une belle surprise. D’ailleurs, je me rappelle, quand j’ai appris ma convocation, j’étais en classe. C’était un bon moment.
La remise des maillots a été un moment assez fort et riche en émotions
Comment s’est passé ce premier rassemblement ?
Tout est passé très vite. On s’est retrouvées le dimanche soir à Nantes, avant de s’entraîner le lundi et de disputer notre premier match le mardi toujours à Nantes. Mais c’était vraiment très bien, l’ambiance était top. Et j’ai appris plein de choses au niveau du futsal.
Avant ce premier match face à la Finlande, il y a eu la remise des maillots…
Elle a eu lieu le mardi après-midi, lors de la causerie avant le premier match. C’était un moment assez fort et riche en émotions. Il y a certaines filles qui ont pleuré car c’était très symbolique et il y avait des personnes importantes de la FFF. C’était aussi un très bon moment.
Qu’avez-vous ensuite ressenti lors de La Marseillaise avant la rencontre ?
Il y a eu, là aussi, beaucoup d’émotions. En plus, il y avait mes parents et mon frère dans les tribunes. C’était encore plus intense. Et quand La Marseillaise a commencé, je me suis dit : «il ne faut pas que je me tourne vers eux sinon je vais pleurer». Mais c’était très émouvant. Il y avait beaucoup de monde et de médias dans les tribunes. Même les coachs ne s’attendaient pas à autant d’engouement.
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Revivez, de l'intérieur, le premier match de l'histoire de l'Equipe de France Féminine Futsal
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Et puis il y a eu ce but avec votre nom qui restera gravé dans l’histoire de l’équipe de France…
Franchement, au début, je n’ai pas eu l’impression d’avoir marqué le but. Ça s’est passé tellement vite, et quand il y a eu le but, on s’est toutes jetées dans les bras. Et à la fin du match, c’est mon entraîneur à Evry, qui avait aussi fait le déplacement, qui m’a dit : «si, si Léna, c’est toi qui a marqué». On a regardé les images et c’est bien moi qui ai marqué ce but. C’est beau et ça restera dans l’histoire de l’équipe de France.
Le premier but de l'histoire de la sélection Futsal Féminine est inscrit par Lena Jouan pic.twitter.com/7alU7As2Jb
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Avez-vous pu garder le maillot de ce match ?
En équipe de France, la tradition veut qu’on garde les maillots qu’en cas de victoire. Et lors des deux matchs contre la Finlande, on a fait match nul lors du premier (1-1) et on a perdu le second à Montaigu (1-2). Mais on a pu garder le maillot du premier match parce que justement c’était le premier et c’était un match nul au goût de victoire. Pour l’instant, il est chez moi et je n’ai pas trop d’idées de ce que je vais en faire. Je vais en tout cas le garder précieusement.
Comment vos élèves vous ont-ils accueillie à votre retour ?
Ils m’avaient prévue une petite surprise avec une entrée en musique. Ils avaient également mis des maillots de foot. Il y avait également des drapeaux de l’équipe de France. C’était un très beau moment aussi.
Quel est le programme pour les mois à venir ?
Le prochain rassemblement est prévu à la fin du mois de février avec deux nouveaux matchs amicaux en Slovénie, et en mars, on a un tournoi en Serbie, où on va rencontrer plusieurs équipes. L’objectif sera de décrocher cette première victoire. Ensuite en mai, il y aura le tour préliminaire de qualification pour l’Euro 2025. Il y a de bonnes choses qui ont été construites en peu de temps et on a bon espoir de se qualifier.