A l’approche de l’UFC Paris, le 2 septembre prochain, Ciryl Gane s’est confié sur son revers contre Jon Jones en mars et reste toujours déterminé à remporter la ceinture des poids lourds.
Un peu plus de trois mois après sa deuxième défaite lors de sa tentative de titre de champion des poids lourds de l’UFC, le combattant français de MMA est revenu, ce mardi pour CNEWS, lors d’un media day pour le lancement de la billetterie (qui s'ouvre ce vendredi à 10h pour le grand public) de l’UFC Paris le 2 septembre prochain, sur cette désillusion contre Jon Jones. «Bon Gamin» révèle qu’il a vécu un vrai cauchemar mais qu’il n’était pas du tout abattu.
Trois mois après, avez-vous digéré cette défaite contre Jon Jones après seulement deux minutes de combat ?
Oui, on l'a digérée. On l'a digérée même très rapidement. Je l'ai vraiment mal vécue à chaud. Il y avait un mélange de sentiments. De l’énervement, de la colère, de la honte… J’ai vécu cela comme un cauchemar. Ce n’était pas représentatif de la diversité que j'aurais pu lui apporter. J'ai fait un camp d’entraînement d'un mois et demi. J'ai pris du temps à tout le monde pour donner ça. Donc je m’en voulais énormément. Mais derrière, ça va très vite. Ce qui est fait est fait et on ne peut pas le changer. Maintenant, il faut regarder le futur.
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné, globalement ?
L'erreur que j'ai faite a été stratégique… C'est ce qui a déclenché la suite. C'est cette erreur tactique que je n'aurais pas dû faire, qu'on m'a répétée tous les jours du camp d'entraînement. Mais je l'ai faite. Donc ça veut dire qu'il y a eu un manque de concentration, de focus. Est-ce la pression ? Le public ? C’est très dur à déterminer. Une chose est sûre, c'est que j'ai fait des erreurs que je n'aurais pas dû faire. Il a trouvé la solution et ça donne un combat qui a duré moins de trois minutes…
Est-ce que vous avez regardé les images du combat tout de suite après ?
Non, pas tout de suite. Mon entourage voulait quand même que j'aille bien mentalement. Bon, ça allait mais il fallait juste que je coupe un peu avant de me remettre dedans.
Votre coach Fernand Lopez subit aussi un nouveau revers dans la conquête du titre de l’UFC. L’avez-vous senti touché après cette défaite ?
C’est comme si on ne faisait qu'un en fait. Donc quand il prend des coups, j'en prends. Quand moi j'en prends, il en prend. Donc oui il l’était. Déjà, il a fait son devoir de coach parce que coach, ce n’est pas juste donner des conseils tactiques, etc. C’est aussi accompagner l'athlète. C'est la première personne qui est arrivée quand j'étais assis par terre contre la cage. Il est venu me voir, il m'a parlé, il m'a rassuré.
Sur les réseaux sociaux, vous n’avez pas été épargné. Est-ce que vous prêtez attention à ces messages ?
C'est l'ère actuelle. Les réseaux sociaux, à partir du moment où tu es sous les feux des projecteurs, tu es mort. Si tu fais un truc de travers, une erreur sportive comme j'ai pu faire, tu es mort. Les gens sont très méchants, extrêmement méchants. Sur Internet, tu as le pire de l'être humain. Les pires choses de l'être humain et donc oui, c'était inévitable. On le savait, les gens allaient se lâcher, les gens allaient surfer sur le buzz international. Mais encore une fois, ce sont les réseaux. Tous les jours, quand je sors, aller chercher ma fille à l'école, quand je vais à la salle, quand je vais au restaurant, quand je vais en vacances comme j'ai pu faire avec la petite famille, je croise des gens partout dans le monde qui me disent «bravo pour ce que tu fais».
Et donc pour votre retour dans l’octogone, vous serez à l’UFC Paris en septembre, contre Serguei Spivac. Un bon choix pour revenir ?
C’est un combattant dangereux. Il est très doué en judo, c’est son domaine de prédilection. Il est ceinture noire. Et c’est un bon striker donc c'est un gars complet. C'est un gars qui va pouvoir faire pas mal de choses donc ça va être un vrai test. Les gens le sous-estiment un peu parce qu'il n’est pas haut dans le classement (8e), parce qu'il a fait des erreurs dans sa carrière et parce qu'il n’est pas forcément spectaculaire.
Vous restez malgré tout confiant pour avoir une nouvelle chance de titre prochainement ?
Of course (bien sûr). On a fait une erreur sportive comme un gars de Formule 1 qui a fait une sortie de route chez le leader. Ce sont des choses qui arrivent. Malheureusement, je n’ai pas pu prouver lors de ce combat là que je pouvais donner de l'adversité à Jon Jones, mais ça n'entache en aucun cas ce que j'ai pu faire avant. Donc ma confiance, elle est là, je n’ai pas de problème avec ça. J’ai encore une marge de progression. La troisième tentative de titre sera la bonne.