S’il a l’ouïe pour dénicher des talents (Sexion d’Assaut, Tiakola, etc), le célèbre producteur Dawala est aussi un grand fan de football, comme il l’a confié à CNEWS.
«Le Wati B, c’est un centre de formation.» Discuter avec Dawala, c’est échanger avec un producteur de musique mais surtout un inconditionnel du ballon rond. Chacune de ses sorties font souvent références au terrain vert. L’évidence d’un échange sur le football avec le créateur de la Sexion d’Assaut était donc très logique.
De son vrai nom Badiri dit Dadia Diakité est né à Paris en 1974. Il a été élevé au Mali, dès l’âge d’un an par sa grand-mère. A Nioro, dans la région de Kayes, dans le Sahel, les activités ne sont malheureusement pas nombreuses mais le football est l’une des passions de tous. «Lorsque l’on est petit, partout dans le monde, le sport le plus simple et qui réunit, c’est le foot. Il n’y a besoin que d’un ballon pour faire un match. Ce sport est universel est magique. La musique et le football, ce sont deux vecteurs qui facilitent l’intégration», lance celui qui est ensuite rentré à Paris à l’âge de 11 ans avec son frère. Et alors qu’il ne parle que le soninké et le bambara, des dialectes maliens, le foot lui permet de s'intégrer.
Wati B, le meilleur centre de formation de rappeurs
S’il a pratiqué de nombreux sports (basket, tennis et même équitation), Dawala est surtout tombé amoureux du ballon rond. Il jouera notamment dans les Yvelines. Mais si son rêve était de ressembler à Pelé ou Diego Maradona, il n’a jamais réellement eu l’envie de devenir professionnel. «Dieu m’a donné une autre porte d’ouverture et j’en suis fier, confie-t-il à CNEWS. Mais je reste proche du football avec mes activités.» Une véritable polyvalence qu'il a su développer comme il l'est sur un terrain.
Président du club de foot de Bobigny de 2013 à 2014, il a créé en 2012 l’agence Wati Sport Consulting qui accompagne près d'une quinzaine de sportifs (hommes et femmes). Ce n’est pas tout, il a également apporté son soutien au football féminin avec son label Wati B, qui a été sponsor de l’équipe féminine de foot de Montpellier dès 2012.
Profondément engagé en faveur du continent africain, Dawala garde aussi un œil sur les Aigles du Mali. «Les Aigles nous ont fait rêver dans le temps, il y avait les Diarra, Keita. Malheureusement, on n'a jamais gagné de Coupe d'Afrique. Moi, mon rêve, c'est qu'un jour le Mali arrive à remporter cette CAN», explique-t-il. «Ce serait magnifique, surtout pour le pays qui, aujourd'hui en a énormément besoin. Le football, ça peut changer des mentalités pour les jeunes. Tous les problèmes sont oubliés avec le foot.» Il a d’ailleurs ouvert une académie de football nommée AS WATI B à Bamako qui compte aujourd’hui des centaines de licenciés et plus récemment un complexe sportif dans la capitale malienne. Rien d'étonnant pour celui qui suit le football depuis sa tendre jeunesse.
Mes premiers souvenirs de football, c'est la Coupe du monde 1986Dawala
«Mes premiers souvenirs de football, c’est la Coupe du monde à Mexico en 1986», se souvient-il. «Je vois l'Argentine qui gagne et donc il y avait Diego Maradona qui a fait un récital. Il y avait aussi Enzo Francescoli que j’aimais regarder. Il avait rejoint le Matra Racing après le Mondial. Et Enzo, c'est un joueur extraordinaire. Après, il a rejoint Marseille. Mais pareil, à l’OM, il y avait un magicien avec Chris Waddle. En défense, j’avais aimé Carlos Mozer et au PSG, c’est George Weah que j’adorais.» Concernant, les entraîneurs, il préfère plutôt un coach à poigne. «José Mourinho, c’est le mec parfait, lance-t-il. J'aime bien son caractère. Et il a aussi quelque chose de magique.»
La magie, il va aussi la découvrir avec Ronaldinho au Parc des Princes, son stade préféré. «Le Parc, c’est mon stade. J’ai la chance d’y avoir vu Ronaldinho, Arteta, Ibrahimovic, Neymar, Messi et Mbappé aujourd’hui. Mais globalement, je regarde le foot et chaque compétition. Je suis vraiment un grand amateur», indique celui qui s’est lancé dans la musique à la fin des années 90 alors qu’il était éducateur spécialisé dans le 19e arrondissement de Paris.
Il a donc ensuite créé Wati B, son propre label de musique (qui signifie «tout le temps» en bambara) et signé le rappeur Dry issu de la Mafia K’1Fry et son groupe Intouchable au début des années 2000. Viendront ensuite la Sexion d’Assaut avec Gims et Black M notamment. Après trois décennies dans cette industrie, plusieurs millions d’albums vendus et après avoir produit les artistes majeurs de la scène musicale française, Wati B est désormais perçu comme le meilleur centre de formation de rappeurs. Après la Sexion d’Assaut, ce sont entre autres Tiakola, Dadju, The Shin Sekai, 4keus, Kodes, Mafia Spartiate qui ont suivi.
D’ailleurs, à la question de qui il prendrait pour remporter un match de foot à 5, Dawala a fait son choix. «Déjà, je me prends moi ! Je prends le brassard et voilà», lâche-t-il tout sourire. «En milieu, je te fais jouer DRY. Derrière, je mets Abou Tall. Tiakola dans l’équipe, parce qu’il a le ballon, il est technique. Et je prends Lefa. Voilà, mon 5.» En tout cas, il le promet, Dawala ne recrute ses chanteurs et chanteuses qu’à leur talent musical et non footballistique.