Condamné pour corruption de mineur fin janvier, l’ancien gardien de l’équipe de France de handball Bruno Martini est revenu sur les faits et affirmé ne pas être «un pédophile», dans une interview accordée à L’Equipe.
Il est sorti du silence. Deux mois après sa condamnation à un an de prison avec sursis et une amende de 2.500 euros pour corruption de mineur et enregistrement d'images pédopornographiques, Bruno Martini est revenu sur cette affaire, qui a secoué le monde du handball et remonte à bientôt trois ans en arrière.
En juin 2020, une enquête avait été ouverte après la plainte d’un adolescent âgé 13 ans. L’ancien gardien de l’équipe de France avait approché le jeune garçon sur les réseaux sociaux sous un pseudonyme, échangeant avec lui plusieurs selfies et vidéos à caractère sexuel. Il avait ensuite invité le jeune garçon à son domicile parisien, mais, au pied de l’immeuble, ce dernier avait finalement fait demi-tour.
«je pensais qu'il s'agissait d'un jeune adulte»
«Que le gamin avait 13 ans, c’est incontestable. Mais je ne le savais pas», a-t-il concédé dans une interview accordée à L’Equipe avant d’évoquer la détention d’images pédopornographiques. «La police a mené une enquête de deux ans et demi. Elle est venue perquisitionner mon domicile parisien, le 23 janvier, ainsi que mon ancien domicile dans l’Hérault, où vivent mon ex-femme et ma fille. Les policiers ont récupéré des ordinateurs, là depuis une bonne dizaine d’années, des téléphones, des clés USB… Et ils n’ont rien trouvé», a-t-il assuré.
Il a surtout martelé ne pas être «un pédophile». «J’ai l’impression de le dire comme une justification. Mais c’est la vérité. De plus, les images pour lesquelles j’ai été condamné ont été retrouvées sur le smartphone du gamin. Je le répète : je pensais qu’il s’agissait d’un jeune adulte», a insisté Bruno Martini, dont la vie est désormais «un champ de ruines». Et après avoir démissionné «avec effet immédiat» de son poste de président de la Ligue nationale de handball, qu’il occupait depuis fin 2021 dans la foulée de sa condamnation, il a conscience que cette histoire ne cessera de le poursuivre.
«La Réhabilitation, je n'y crois pas»
«La réhabilitation, je n’y crois pas. Ça n’existe pas. Si vous tapez mon nom sur Internet, vous croyez que ce qui va apparaître désormais en premier, c’est ‘Bruno Martini, double champion du monde de handball (en 1995 et 2001, ndlr) ?’ Non, ce sera cette histoire. Et si un jour j’ai des petits-enfants, que je peux les voir, et qu’ils me demandent : ‘Papy, tu as fait quoi dans ta vie ?’ Je me suis exhibé devant un gamin de 13 ans. C’est affreux», a-t-il confié.
A bientôt 53 ans, il va devoir «vivre avec cette culpabilité et cette honte d’avoir fait vivre ça à ma famille». «Cela restera avec moi, en moi», a ajouté Bruno Martini qui a évoqué le suicide et estimé que sa vie s’était «arrêtée le 23 janvier 2023». La date faisant référence à son placement en garde à vue, deux jours avant sa condamnation.