Seul candidat en lice, Gianni Infantino, président de la Fifa depuis 2016, est assuré d’être réélu à la tête de l’instance mondiale, ce jeudi 16 mars, pour un nouveau mandat de quatre ans.
Des détracteurs, mais pas d’adversaires. Unique candidat en lice, comme lors de sa précédente élection en 2019, Gianni Infantino est assuré d’être réélu président de la Fifa, ce jeudi, lors du 73e congrès de l’instance mondiale du football qui se tient actuellement à Kigali (Rwanda). Le dirigeant de 52 ans avait été propulsé à la tête de la Fifa en 2016, après les scandales et l’affaire de paiement douteux qui a mis hors-jeu Michel Platini et l’ancien patron de l’instance Sepp Blatter.
un solide bilan financier
Son dernier mandat a notamment été marqué par une vaste réforme des transferts -création d’une licence d’agent, plafonnement de leurs commissions-, par l’institution d’un congé maternité pour toutes les joueuses professionnelles, ainsi que par des règles de procédure disciplinaire plus protectrices pour les victimes de violences sexuelles. Sur le plan financier, il peut se targuer d’une hausse de 18% des revenus et de 45% des réserves sur le cycle 2019-2022 par rapport au précédent, qui permet à la Fifa d’augmenter encore ses subventions aux confédérations et fédérations, soit la clé de son système redistributif comme de son système électoral.
Mais la fédération norvégienne devrait apporter, ce jeudi, la seule note discordante du Congrès, en ayant fait inscrire à l’ordre du jour une discussion sur la «réparation en cas de violation des droits humains» liée aux compétitions de la Fifa, alors que l’organisation refuse depuis des mois d’indemniser les familles des ouvriers morts ou blessés sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar.
imbroglio autour du mondial des clubs
En revanche, pour ce qui est du projet phare du prochain mandat de Gianni Infantino, à savoir le passage de la Coupe du monde masculine de 32 à 48 équipes à partir de l’édition 2026 organisée aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, il est d'ores et déjà entériné. Plus délicat, la Fifa a décidé, le 16 décembre dernier, d’élargir son Mondial des clubs d’un format annuel à sept équipes à une compétition à 32 équipes disputée tous les quatre ans à partir de l’été 2025. Un projet que son patron tente de faire aboutir depuis des années pour allécher les diffuseurs et concurrencer la lucrative Ligue des champions de l’UEFA.
Mais cette initiative pourrait bien réveiller les fractures du football : le jour même, le Forum mondial des ligues, regroupant une quarantaine de championnats, avait dénoncé les «décisions unilatérales» de la Fifa, alors que le calendrier est «déjà surchargé», menaçant la santé des joueurs, l’équilibre entre clubs et l'économie des compétitions nationales.