Un jury a condamné, mercredi 24 août, le comté de Los Angeles à payer 31 millions de dollars de dommages et intérêts (30 millions d’euros), en raison de photos prises par des secouristes sur le site du crash d’hélicoptère qui avait tué Kobe Bryant, 41 ans et sa fille de 13 ans, Gianna, le 26 janvier 2020. Sept autres personnes avaient également péri.
Une facture très salée. Le comté de Los Angeles a été condamné ce mercredi à verser 31 millions de dollars de dommages-intérêts, dont 16 millions à la veuve de Kobe Bryant, en raison de photos prises par des secouristes sur le site du crash d’hélicoptère qui avait tué neuf personnes dont la légende des Los Angeles Lakers.
Des agents du bureau du shérif ainsi que des pompiers dépêchés sur le lieu de l'accident en janvier 2020 avaient en effet pris des clichés sur place, y compris des photos des restes en mauvais état du mythique basketteur et de sa fille de 13 ans, Gianna, également décédée dans le drame.
Tentative de detructions de preuve
En plus des prises sur le lieu de la catastrophe, des membres des premiers secours ont partagé des photos à leur entourage. Du côté de la défense, le comté de Los Angeles a argué que les images n'étaient jamais devenues publiques et que ses hauts responsables avaient fait preuve de promptitude pour les effacer des appareils électroniques des agents. Mais lors des deux semaines de procès, Vanessa Bryant, la veuve de la superstar du basket, et Chris Chester, dont l'épouse et la fille sont également décédées dans le crash, ont raconté leur peur constante que les images soient dévoilées un jour au grand public sur Internet.
Dans son procès, Vanessa Bryant a d’ailleurs accusé le comté de négligence et de violation de son droit constitutionnel à la vie privée. Ses avocats ont fait valoir que l'ordre donné par les responsables du service d'incendie et du bureau du shérif de supprimer les images après l'ouverture d'une enquête équivalait à la destruction de preuves et à une tentative de dissimulation.
La décision du jury, qui a mis fin à un procès civil fédéral qui a duré près de deux semaines, est une réprimande inhabituelle et très médiatisée de deux agences colossales et insulaires, le département du shérif du comté de Los Angeles et le département des pompiers du comté de Los Angeles, qui exercent un pouvoir énorme dans la deuxième plus grande métropole du pays.
Le jury est parvenu à son verdict mercredi après environ quatre heures et demie de délibérations. Un verdict rendu le jour où Los Angeles fête le «Mamba Day», le 24 août, ou 24/8, soit les deux nombres fétiches qu'a porté Bryant, surnommé «Black Mamba», lors de ses 20 ans de carrière professionnelle (1996-2016). D'autres familles de victimes se sont vu accorder l'an dernier 2,5 millions de dollars d'indemnités dans la même affaire.