A 18 ans, Bakary Samaké va disputer son huitième combat professionnel (7 victoires) jeudi, à Paris. Entraîné par son père, le boxeur français est ambitieux mais ne veut pas brûler les étapes.
C’est un peu le «Kylian Mbappé» de la boxe. Alors qu’il a soufflé ses 18 bougies fin 2021, le natif d’Aubervilliers va remonter sur les rings dans une soirée de gala – qui verra Milan Prat en main-event – à l’Hôtel Intercontinental de la capitale contre le Nicaraguayen Pablo Mendoza (31 ans, 10 victoires, 9 défaites).
Pas du tout impressionné par sa montée en puissance qui commence à le mettre sous le feu des projecteurs, Bakary Samaké sait où il va et passe les étapes une par une. «Je sais ce que dont je suis capable. Mon équipe est à mes côtés, explique-t-il. Je ne stresse jamais avant un combat, même juste avant de monter sur le ring.»
Il faut dire qu’il est particulièrement bien encadré. Son père, Issa, est son entraîneur. Ce qui lui permet sûrement de ne pas «s’échapper» et de ne pas avoir à penser à tout ce qui gravite autour de lui hors des rings. «Je ne m’occupe pas du reste, avoue le boxeur. Je me concentre essentiellement sur la boxe. L’entraînement, les combats… le reste, je ne gère pas ça.»
Et tout cela lui réussit plutôt depuis sa tendre enfance. Après avoir testé plusieurs disciplines comme tous les enfants (basket, football, natation et même hockey sur glace), c’est finalement du Noble Art qu’il tombe amoureux à 8 ans. Sur les conseils de son père, qui a connu une carrière en amateur, celui qui confie ne pas avoir été un «enfant très sociable», entre dans le club de Noisy-le-Grand et trouve son meilleur terrain d’expression.
Mon entourage, c'est une force pour moiBakary Samaké
Il va donc gravir les échelons un à un. Et avec 25 victoires en 30 combats chez les amateurs, Bakary Samaké décide de se lancer dans le grand bain du monde professionnel à 17 ans, là où la plupart des boxeurs français suivent le schéma traditionnel (amateur, équipe olympique, professionnel). En effet, comme il le rappelle, en France, il est interdit de combattre chez les pros avant d’être majeur. Il prend donc la décision de partir combattre à l’étranger.
C’est donc au Luxembourg où il décroche ses premières victoires et devient champion du Luxembourg des super-welters (une catégorie qui regorge de Français comme Souleymane Cissokho, Bilel Jkitou, Michel Soro pour ne citer qu'eux). De quoi impressionner ? Oui et non. Lui est heureux mais ce n’est que le début. L’objectif est évidemment d’aller le plus haut possible et de viser le titre mondial. «Je veux acquérir le maximum d’expérience, surtout avec des combats à l’étranger, confie-t-il. Puis, je veux devenir champion du monde. C’est un rêve depuis que je suis petit.»
Technique, rapide et doté d’un mental de fer, Bakary Samaké possède des qualités très rares pour son âge. Le fait d’avoir son père dans le coin du ring est aussi une force sur laquelle il s’appuie. «C’est mon père qui m’a tout appris, dit-il. Mon entourage, c’est une force pour moi.»
Jeudi soir, le duo Samaké, qui a seulement disputé des combats dans des gymnases de l’Hexagone (Drancy et Villiers sur mer), pourra encore briller, cette fois-ci dans un merveilleux écrin à Paris. Et une nouvelle fois marquer les esprits.