David Castera, directeur du Dakar, est heureux à quelques jours du départ de la 44e édition (1er-14 janvier) qui offre un plateau de 750 concurrents. Pour CNEWS, il se confie et évoque également le défi électrique/Hybride qui attend le célèbre rallye-raid.
Comment avez-vous réussi à innover au niveau du tracé ?
Ce n’est pas très compliqué dans un pays comme l’Arabie saoudite. Le pays est grand comme la France, il offre beaucoup de déserts, quasiément 90% désertique. Il est donc assez facile pour nous de se renouveler comme on le faisait en Afrique et en Amérique du Sud. Et je pense que ce pays, avec sa taille et ce désert va nous proposer des choses encore bien différentes pendant plusieurs années si nous y restons.
Pourquoi ne pas traverser les pays voisins ?
C’est vrai qu’on avait initié ça dès le début mais le Covid nous a un peu bloqué et les restrictions des pays sont tellement différentes de l’un à l’autre. Il est tellement difficile de passer des frontières avec des tests dans tous les sens. Tant que le Covid sera là, nos envies d’aller dans les pays voisins seront encore restreintes.
Here it is...
The official route of Dakar 2022!
Ha'il - Jeddah
8 375km (4 258km of SS)
#Dakar2022 pic.twitter.com/pjl3MTmV5x— DAKAR RALLY (@dakar) November 28, 2021
C’est la troisième édition en Arabie saoudite, avant la course quel bilan faites-vous ?
On est très satisfait. Et surtout la participation avant de partir. C’est vraiment une grande satisfaction. C’est un des plus gros Dakar qui va partir. Le Dakar attire encore beaucoup de monde et on est fier de démontrer à nouveau que le sport prime d’abord. Certains ont peut-être retrouvé une connotation «Afrique» qui leur plaît. C’est très particulier comme année, on est encore en période Covid, mais je crois que ça amène tout de même du positif chez les engagés, on est contents de ce côté-là.
Avec les efforts conssentis par l’Arabie saoudite sur le plan de l’inclusion et du sport, vous êtes satisfait d’y avoir installé le Dakar ?
Ce qui est sûr, c’est que l’Arabie saoudite a une volonté de s’ouvrir par le sport et comme l’ont fait avant elle les Émirats Arabes unis et le Qatar. On voit que le pays évolue chaque jour. On est plutôt très contents de cette évolution. Mais surtout concernant le tracé, je pense que c’est un choix technique pour nous, avec autant de déserts et d’espaces, c’est un terrain d’expressions qui correspond parfaitement au sport que nous pratiquons. Et c’était ça l’objectif.
Une nouvelle catégorie 100% électrique/hybride arrive en 2022 avec en vue la fin des moteurs thermiques en 2030, comment réussir ce défi ?
Je ne vous cache pas que c’est un sacré défi qui s’offre à nous, et c’est d’ailleurs ce qui fait que ce métier est passionnant parce qu’il faut se remettre en question. C’est ce que nous avons fait avec toutes les équipes du Dakar. Et on voit que ça fonctionne. Aujourd’hui, il y a des Audi. Demain, il y aura des Toyota qui vont annoncer un retour. Il y a beaucoup de «petits teams» (des équipes non officielles) qui travaillent sur cette solution. Je pense que grâce à notre nouvelle politique, nous allons attirer encore du monde sur le Dakar. Et c’est vrai que c’est un pari énorme que l’on a décidé de mener avec la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile). Et j’espère que l’on va y arriver. Je serai très fier et très heureux d’assister à un départ du Dakar avec des moteurs uniquement électriques ou d’autres solutions innovantes. Et c’est tout l’enjeu. Le Dakar est un laboratoire énorme, on ne veut pas toucher à l’ADN du rallye donc les solutions que l’on trouvera seront de vraies solutions qui permettront à la technologie et au monde de demain d’évoluer.