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Chine : Tout savoir sur la polémique liée à la tenniswoman Peng Shuai

Un scandale qui a terni l’image de la Chine, à quelques mois de l’ouverture des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin, devant se tenir du 4 au 20 février 2022.[Greg WOOD / AFP]

#WhereIsPengShuai. Cette question a enflammé Twitter ces derniers jours à la suite de l’accusation de viol portée par la joueuse de tennis chinoise à l’encontre de l’ex-premier ministre du pays, Zhang Gaoli, le 2 novembre dernier sur Weibo.

«J'avais très peur. Cet après-midi-là, j'ai d'abord refusé. Je n'arrêtais pas de pleurer», a indiqué la femme de 35 ans sur le réseau social chinois le 2 novembre dernier au sujet de son agression subie en 2018. Dans ce message, elle avait indiqué que sa liaison avec l’éminent homme politique de son pays était forcée, prenant fin en octobre dernier après une dispute.

Faisant grand bruit dès sa publication, l’affaire a été étouffée en quelques minutes sur Weibo, avec une suppression rapide du message initial et des commentaires. Pourtant, de nombreuses captures d’écran ont été prises afin de relayer cette histoire, notamment sur Twitter, avec la naissance du hashtag #WhereIsPengShuai.

Depuis le récit de sa version, l’ancienne vainqueur de Wimbledon (2013) et Roland-Garros (2014) en double a totalement disparu, laissant craindre le pire. Malgré cela, la WTA, c’est-à-dire l’association des joueuses de tennis professionnelles, a tardé à réagir. Une attitude fortement critiquée par les observateurs.

Des intérêts économiques majeurs

Un silence qui s'explique sans doute par les liens qu'entretient le régime avec cette association. La Chine a pris une part grandissante dans le business du tennis mondial lors de la dernière décennie. Le journaliste sportif Benoit Maylin a publié un tweet pour dénoncer cette dérive de la mainmise chinoise sur le calendrier du tennis féminin.

Dans les faits, 11 tournois sont organisés dans l’empire du Milieu et le Masters de Shenzhen a été prolongé pour un bail s’étalant jusqu’en 2029. L’un des quatre sponsors principaux de la WTA est iQIYI, le site de publication de vidéos en ligne, qui a investi 120 millions de dollars, soit près de 106 millions d’euros, sur 10 ans jusqu’en 2027.

L’unique réaction officielle formulée par la WTA est intervenue 12 jours après l’explosion de ce scandale via un communiqué. Son président et chef de la direction, Steve Simon, a demandé «une enquête complète, juste et transparente sur les allégations d’agression sexuelle contre l’ancien dirigeant chinois», tout en appelant «à la fin de la censure contre Peng Shuai».

Les messages de soutien se multiplient

Si les réactions des instances internationales ont tardé à venir, les messages de soutien venant du circuit féminin et masculin se sont multipliés ces derniers jours.

Après sa victoire au Masters de Turin lundi, le numéro un mondial Novak Djokovic a réagi à ce sujet en conférence de presse : «C’est choquant qu’elle ait disparu. C’est terrible, je peux juste imaginer ce que doit ressentir sa famille».

Une autre légende de ce sport s’est indignée de cette situation sur Twitter dimanche, à savoir Chris Evert, ancienne meilleure joueuse du monde entre 1975 et 1977. Dans son post, elle a jugé que «ces accusations inquiétantes» devaient concerner tout le monde.

La polémique vient ternir l’image de la Chine, à quelques mois de l’ouverture des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin ; ils doivent se dérouler du 4 au 20 février 2022.

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