«J’ai passé plusieurs années à penser que je devenais fou». L'ancien pilier des All Blacks et du RC Toulon Carl Hayman, 41 ans, a révélé souffrir de démence précoce. Il s'est joint à une procédure judiciaire initiée par de nombreux anciens joueurs contre des autorités du rugby.
Sélectionné à 45 reprises avec la Nouvelle-Zélande, le joueur a expliqué avoir consulté un spécialiste après avoir ressenti des pertes de mémoire, un sentiment de confusions et des pensées suicidaires.
«J'ai passé plusieurs années à penser que je devenais fou», a-t-il expliqué au site néo-zélandais The Bounce. «C'étaient des migraines constantes, et toutes ces choses qui arrivaient et que je ne parvenais pas à comprendre», a-t-il détaillé.
Les examens ont alors montré qu'il souffrait de démence précoce et d'une probable encéphalopathie chronique, une maladie neurodégénérative.
Des dédomagements pour les troubles neurologiques
Il a donc décidé de s’associer à l'action menée par environ 150 joueurs, notamment en Angleterre, contre les autorités du rugby. En décembre dernier, le groupe d'anciens professionnels, dont l'Anglais Steve Thompson ou le Gallois Alix Popham, avait annoncé son intention de demander des dédommagements à World Rugby ainsi qu’aux fédérations anglaise et galloise, après des diagnostics de troubles neurologiques les concernant. Ils les associent aux commotions cérébrales subies durant leur carrière.
«Les plus jeunes espoirs doivent savoir vers quoi ils se dirigent et il doit y avoir plus de soutiens et une meilleure surveillance au sujet des blessures à la tête et des charges de travail», a expliqué Carl Hayman.
«Le problème du lien entre les commotions et les problèmes cognitifs de long terme est extrêmement complexe, et la science évolue», a réagi le patron de la fédération New Zealand Rugby Mark Robinson. «New Zealand Rugby va continuer de prioriser le bien-être des joueurs et de rendre le sport sûr pour tout le monde».
World Rugby, l'instance du rugby mondial, a de son côté indiqué qu'elle n'avait pas été contactée par Carl Hayman, et n'a pas commenté ses déclarations, réaffirmant que pour elle, «le bien-être des joueurs est la priorité du sport».