Face à la polémique, l'UEFA réagit. L'instance dirigeante du football européen, qui a refusé d'illuminer le stade de Munich (Allemagne) aux couleurs de la communauté LGBT pour le match Allemagne-Hongrie, a paré, ce mercredi 23 juin sur Twitter, son logo des couleurs de l'arc-en-ciel.
Sous le feu des critiques depuis le début de la semaine, de la diplomatie allemande jusqu'à l'Elysée, l'UEFA tient à assurer par cette décision, qu'elle «respecte l'arc-en-ciel» et, en substance, la cause des droits des personnes LGBT+.
Pourtant, à l'occasion du match Allemagne-Hongrie, qui a lieu ce mercredi soir, l'instance avait refusé d'accéder à la requête de la ville de Munich qui lui avait demandé l'autorisation d'illuminer son stade aux couleurs de l'arc-en-ciel. Avec cette illumination, Munich entendait protester contre une loi jugée discriminatoire envers les homosexuels votée en Hongrie.
Mardi 15 juin, le Parlement hongrois a en effet approuvé une loi visant à interdire «la promotion» de l'homosexualité auprès des mineurs à travers des livres, séries, programmes éducatifs ou encore des publicités.
— UEFA (@UEFA) June 23, 2021
L'acronyme LGBT nulle part mentionné
En refusant d'illuminer l'Allianz Arena de Munich en soutien aux LGBT, l'UEFA a expliqué que, de par ses statuts, elle est une organisation «politiquement et religieusement neutre». «Etant donné le contexte politique de cette demande - un message visant une décision prise par le Parlement national hongrois -, l'UEFA doit refuser cette requête», avait-elle justifié.
En réalité, l'instance, qui compte 55 fédérations membres dans des pays aux contextes politiques variés, s'efforce aujourd'hui en quelque sorte de tenir sa ligne, soit de maintenir les questions politiques à distance, tout en affichant ses «valeurs» égalitaires. Un équilibre somme toute très fragile dont l'affaire du stade de Munich a constitué le révélateur.
Par ailleurs, si en drapant son logo de l'arc-en-ciel, l'UEFA tient à assurer de son «ferme engagement pour une société plus diverse et inclusive», force est de constater que le mot LGBT n'est nulle part mentionné dans son communiqué alors qu'il est le coeur du sujet. Une prise de position en faveur d'une «société plus juste et égalitaire, tolérante de tous, peu importe leur histoire personnelle, croyances ou genre», est-il tout juste indiqué.