Rudy Gobert et le Jazz règnent sur la NBA. A un mois de la fin de la saison, le 16 mai, Utah est à la première place du classement de toute la Grande ligue. Un classement en adéquation avec les ambitions du pivot français.
En octobre dernier, l’intérieur de 28 ans nous avait confié son ambition de «gagner un titre avec Utah». Dans le sprint final de la saison, on peut dire que le Français a su allier la parole aux actes( 14.4 points, 13.4 rebonds et 2.8 contres en moyenne).
Les hommes de Quin Snyder ont franchi un cap cette année, tout particulièrement le double meilleur défenseur de la NBA (2018, 2019), en lice pour un troisième trophée. A la veille de rencontre les Lakers de Los Angeles, samedi (22h30 sur beIN Sports 1), le pivot des Bleus s'est confié sur le superbe exercice de sa franchise, ses progrès, mais aussi sur les critiques de ses concurrents à son encontre.
Estimez-vous être encore meilleur cette saison ?
Rudy Gobert : Chaque année je travaille très dur pour progresser. J’ai l’impression que cette année j’ai franchi un cap. Offensivement comme défensivement. Un peu sur tous les aspects du jeu. J’essaie d’aider mon équipe à le franchir également et de continuer de faire les choses pour aider à gagner.
Récemment, vous avez reçu quelques piques, notamment de Ben Simmons, candidat auto-déclaré pour le titre de meilleur défenseur. Comment appréhendez-vous ces propos ?
Il y a eu pas mal de déclarations de joueurs qui ont envie de gagner ce titre (défenseur de l’année). Je ne leur en veux pas. Chaque année, il n’y a qu’un élu et pas beaucoup de joueurs peuvent faire ce genre de choses. Je suis concentré sur mon équipe car ça reste l’objectif numéro un. Le reste, c’est de la distraction. Ça fait juste du bruit. Mais la réalité c’est le terrain et l’impact. Ça fait aussi parler les médias.
Motivé à être le meilleur défenseur du monde quand je mets un pied sur le terrrain.Rudy Gobert
Est-ce que ce genre de déclarations vous motivent ?
Je suis déjà motivé pour être le meilleur défenseur au monde à chaque fois que je mets les pieds sur le terrain. Les déclarations, ça peut me faire rire et je respecte aussi l’ambition de certains joueurs. Chacun veut être le meilleur dans ce qu’il fait. Ces joueurs-là sont de très bons défenseurs, que je respecte.
Le Jazz squatte la première place de la ligue. Qu’est-ce qui a changé à Utah dans l’approche des matches cette saison ?
Déjà, on a plus d’expérience. Notre approche a toujours été la même ces dernières années : essayer de gagner chaque match et d’être une équipe très dominante défensivement. Offensivement on sait qu’on a beaucoup de talent donc on essaie de faire tourner le ballon et d’être efficaces en attaque. On s’est tous un peu améliorés individuellement. Notre banc est également meilleur donc c’est ce qui nous rend un peu plus dur à battre que les années passées.
Vous réalisez la meilleure saison de votre carrière en termes de contres (2.8 par match en moyenne). Vous sentez-vous plus dissuasif en défense ?
On sent cette année que je n’ai jamais été aussi fort dans l’impact défensivement. Ça ne se traduit pas forcément par plus de contres. Il y a des matches où je ne mets aucun contre et pourtant je suis meilleur défensivement que lors d’un match où je mets quatre contres. C’est juste une question de placement. Il y a certains mecs, quand ils me voient, ils ne vont même pas essayer de tirer. Ils vont soit repasser la balle, faire marcher, une faute offensive et au final il n’y a aucun contre car on a la balle directement. J’essaie d’être concentré sur chaque action, chaque possession. Il y a des joueurs qui parfois essaient de m’attaquer plus que d’autres. C’est à moi de montrer que je suis là. Et ça se traduit par plus de contre (rires).
Et plus décisif en attaque ?
Je sens que tout le travail effectué durant l’intersaison et chaque jour paie de plus en plus même si les gens aimeraient que je prenne beaucoup de tirs extérieurs ou que je post up, des situations où je vais avoir la balle et faire un moove. Mais ce n’est pas vraiment le style de jeu de l’équipe. Il faudrait changer notre physionomie offensive et cela prendrait plusieurs années. C’est à moi de montrer que je peux créer. Je sens que ça se fait petit à petit. Le coach mes coéquipiers ont de plus en plus confiance en moi quand j’ai la balle et c’est pour ça qu’on est une des meilleures attaques de la ligue.
Vous avez perdu plus de matches ces dernières semaines. Faut-il s’inquiéter ?
On a eu énormément de matches en très peu de temps. Donc forcément ça nous a impacté même si on joue chaque soir pour gagner. On a manqué d’adresse et tous ces matches difficiles sont des bonnes opportunités de progresser. Je pense que ces équipes-là nous ont jouées comme un match de play-offs. Ils ont été très physiques avec nous. Je préfère qu’on ait ce genre d’oppositions dans la saison régulière plutôt qu’on arrive en play-offs et qu’on soit surpris. On a perdu des matches mais au final ça nous aide à progresser. De plus, on a pu récupérer ces derniers jours et maintenant le calendrier va être un peu moins dense. On doit essayer de gagner ces matches, continuer de progresser, garder la santé et arriver en forme aux play-offs.
Dans le cadre des NBA Primetime Games de la saison 2020 - 2021, le NBA Saturdays, présenté par NBA 2K21, opposera le Jazz de Rudy Gobert aux Los Angeles Lakers ce samedi à partir de 22h30 sur beIN SPORTS 1.