Il jette finalement l'éponge. Après avoir été mis en cause pour des propos sexistes, le président du Comité d’organisation des JO de Tokyo 2020 a annoncé sa démission ce vendredi 12 février.
«Mes déclarations inappropriées ont causé beaucoup de trouble (...). Je souhaite démissionner de la présidence dès aujourd'hui», a déclaré Yoshiro Mori, 83 ans, lors d'une réunion du conseil exécutif de Tokyo-2020.
«Ce qui est important, c'est d'organiser les Jeux en juillet. Il ne faut pas que ma présence devienne un obstacle» à cet objectif, a déclaré l'ancien Premier ministre du Japon (2000-2001), connu pour ses nombreux écarts de langage.
DES PROPOS DECRIES
«Les conseils d'administration avec beaucoup de femmes prennent beaucoup de temps, s'était plaint Yoshiro Mori, dans des propos rapportés début février par le quotidien japonais Asahi. Si vous augmentez le nombre de membres exécutifs féminins, et que leur temps de parole n'est pas limité dans une certaine mesure, elles ont du mal à finir, ce qui est embêtant.»
«Les femmes ont l'esprit de compétition. Si l'une lève la main (pour intervenir, ndlr), les autres croient qu'elles doivent s'exprimer aussi. C'est pour ça que tout le monde finit par parler, a-t-il développé. Nous avons sept femmes au sein du comité d'organisation (des JO de Tokyo, ndlr), mais elles savent rester à leur place.»
Yoshiro Mori, the Tokyo Olympics committee president and a former Japanese prime minister, prompted outrage after he said women talked too much in meetings and should have their speaking time regulated.https://t.co/AhCIgPJgpj
— The New York Times (@nytimes) February 3, 2021
Ces déclarations «allaient à l'encontre de l'esprit des Jeux olympiques et paralympiques» et étaient par conséquent «inappropriées», avait reconnu Yoshiro Mori la semaine passée lors d'une conférence de presse à Tokyo.
Evoquant son «sacrifice personnel pendant sept ans» au service de l'organisation des JO 2020, reportés d'un an à cet été (23 juillet-8 août) à cause de la pandémie de coronavirus, l'ancien ministre avait d'abord refusé de démissionner.
Face à la colère de sponsors, de sportifs et de personnalités, le dirigeant s'est finalement retrouvé contraint de céder sa place. L'affaire est une nouvelle épine dans le pied des organisateurs des JO de Tokyo, qui peinaient déjà à raviver l'enthousiasme pour l'événement, reporté du 23 juillet au 8 août 2021.