La dernière ligne droite vire à l’affrontement. Les leaders du Vendée Globe se tiennent dans un mouchoir de poche dans la remontée de l’océan Atlantique, et il est difficile de dire qui sortira vainqueur de cette lutte au moment de franchir la ligne d’arrivée dans une quinzaine de jours, aux Sables d’Olonne.
Au dernier pointage, Charlie Dalin occupait la tête d’une flotte extrêmement resserrée avec une faible avance sur Louis Burton, Thomas Ruyant, Damien Seguin et Yannick Bestaven, qui bénéficie d’une compensation (10 heures et 15 minutes) pour avoir participé au sauvetage de Kevin Escoffier. Mais les positions évoluent à chaque instant, rendant la fin de ce tour de tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance particulièrement indécis.
«Tout le Vendée Globe a été comme ça, la course est loin d'être finie. On ne va rien lâcher et il y aura des opportunités jusqu’au bout», a confié Thomas Ruyant. A l’affût, Boris Herrmann, premier Allemand à participer à l’«Everest des mers», veut également croire en ses chances. «Il y a encore un paquet de bateaux qui peut faire le podium. On peut avoir des surprises et on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise», a-t-il glissé.
De son côté, Bestaven, qui a passé près d’un mois en tête, a accusé le coup de voir la concurrence le rattraper et la course totalement relancée. «Moralement, c'est dur. J'ai l'impression de ne pas avoir été verni. J'ai été arrêté en premier, et forcèment le plus longtemps», a-t-il déclaré, quelque peu désabusé après avoir été empêtré dans une zone sans vent. Sans pour autant baisser les bras. «J’ai les Sables d’Olonne au bout de l’étrave, on verra ce qu’il y aura au bout ! La dernière partie de course va être intéressante : on est plusieurs à pouvoir gagner, et c’est du jamais-vu sur le Vendée Globe», a-t-il ajouté.
Dans ce final aussi haletant que passionnant, les conditions météorologiques, les réserves alimentaires, l’usure des bateaux, le mental et la fatigue, après plus de deux mois d’effort en en pleine mer, devraient faire la différence. «Le mental commence à prendre une dimension centrale. Après deux mois de course les bateaux et les skippers sont évidemment usés, mais pour ma part je me sens bien et je suis bien décidé à m’accrocher et à ne rien lâcher», a lancé Louis Burton. Et le leader Charlin Dalin d’affirmer : «Rien n’est encore joué !» Tout reste même à faire.