L’heure est à la convalescence. Deux jours après sa terrible chute sur le Tour des Flandres et au lendemain de sa double opération de la main droite, Julian Alaphilippe est revenu, ce mardi, sur la collision avec une moto de l’organisation, qui l’a violemment projeté à terre.
Maillot de champion du monde sur les épaules, le Français était dans le trio de tête en compagnie de Mathieu Van der Poel et Wout van Aert à 35 kilomètres de l'arrivée et rêvait de la victoire pour sa première participation à la classique belge, dernière course de sa saison. «Je me suis retrouvé dans un groupe de trois très fort à l’avant, les choses se passaient bien, nous travaillions bien ensemble, nous avions réussi à ouvrir un gros écart sur les poursuivants et j’étais sur la bonne voie pour faire au moins un top 3», a-t-il confié sur le site de son équipe Deceuninck-Quick Step.
Mais son rêve s’est soudainement envolé après avoir heurté cette moto, qui roulait à faible allure à l’intérieur d’une courbe. En dernière position du groupe d’échappés, le Français n’a pu éviter le choc et a été projeté au sol. «Ma course s’est terminée en une seconde», regrette-t-il.
Et le bilan de cette chute est lourd, avec des fractures des métacarpes 2 et 4 de la main droite mais aussi une énorme frayeur. «J’avais mal à l’épaule, j’avais mal à la main, j’avais beaucoup de douleur et au début j’avais vraiment très peur que quelque chose de grave se soit produit», a expliqué Alaphilippe, qui devra porter un plâtre à la main droite pendant trois semaines avant d’entamer la physiothérapie afin qu’il retrouve la pleine mobilité de sa main.
Déçu mais pas abattu, le champion du monde est déjà pressé de remonter sur son vélo et de revenir dès l’année prochaine sur le Ronde, qui lui a laissé un goût d’inachevé. «Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que cela aurait été si ma course avait continué. (…) Cela m’a donné envie de plus et je peux déjà dire que je veux revenir l’année prochaine», a-t-il annoncé.
En cette saison perturbée par la pandémie de coronavirus, ce Tour de Flandres a été l’image de son année faite de hauts et de bas. «Mon année a été spéciale, belle et bizarre à la fois. J’ai eu des moments vraiment fantastiques, d’autres mauvais, et j’ai vécu des montagnes russes d’émotions, sur et hors du vélo», a indiqué Alaphilippe en référence à la disparition de son père, mais aussi à son titre de champion du monde et sa victoire d’étape sur le Tour de France.
«Remporter le titre mondial a été le point culminant de la saison, car devenir champion du monde était un de mes rêves, quelque chose que je poursuivais depuis de nombreuses années et pour lequel j’ai travaillé très dur. Ajoutez à cela ma victoire d’étape sur le Tour de France, qui a été un énorme soulagement, les trois jours que j’ai passés avec le maillot jaune et mon succès sur la Flèche Brabançonne il y a quelques semaines. Je peux être vraiment content du tableau d’ensemble», s’est-il félicité.
De quoi lui ouvrir l’appétit pour la saison prochaine. Mais avant d’y penser, il va devoir se remettre de sa lourde chute et retrouver la pleine possession de ses moyens physiques.
World Champion @alafpolak1: "I love the cobbles, it’s a completely different type of racing, more wild, brutal, nervous, hard, really special. It’s pure cycling! That's why I want to return to Flanders next year"https://t.co/MleIcMBETP
Photo: @GettySport pic.twitter.com/C7PbwIjIuj— Deceuninck-QuickStep (@deceuninck_qst) October 20, 2020